mardi 19 septembre 2017
Dernière modification : jeudi 21 septembre 2017
nous le savez, le travail crée des richesses, et l’emploi, des horaires.
nous le savez, des emplois, y en a pas, ça tombe bien, on n’en veut pas.
nous le savez, « ne travaillez jamais » veut dire « ne soyez jamais employé ».
nous le savez, l’objectif de ce gouvernement, c’est l’individualisation, la solitude de chacun face au guichet, l’inégalité d’accès aux protections sociales ; c’est la logique d’un chacun pour soi enfermant le nous dans des recours individuels et privés concernant l’éducation, le chômage, la retraite, la santé, l’espace et le temps.
nous le savez,c’est un temps de plus en plus asphyxié, envahi, étouffé par l’emploi. Nous le criez : de l’air, de l’air !
nous le savez, la dette, les déficits, les trous, ne sont pas des faits, mais des modes de gouvernance.
nous le savez, nous devons tous quelque chose à quelqu’un qui nous doit tous quelque chose.
nous le savez, tout le monde est assisté à un moment de la journée,et grand bien vous en faisez.
nous le savez, les droits sont collectifs parce qu’obtenus par des luttes collectives.
nous le savez, la grève est un déplacement du temps, pas un arrêt. Dans la grève, le temps travaille pour nous.
nous le savez, tirons sur les horloges ! Refusons l’emploi du temps des patrons, du gouvernement, des syndicats.
nous le savez, de la loi Emploi aux mesures sur la circulation des personnes en passant par la pérennisation de l’état d’urgence, le capitalisme a toujours les moyens de rogner, réduire, menacer, endommager les droits collectifs.
nous le savez, la loi Emploi ouvre la voie vers l’emploi précaire obligatoire – c’est l’atomisation de chacun via l’auto-entreprenariat, la gig economy et ses turcs mécaniques, le remplacement du petit chef par une application sans affects.
nous le savez, l’accès à l’indemnisation chômage pour les indépendants et les démissionnaires semble être une bonne chose (mais) Nous le savez, ce plus d’indemnisés pour autant d’argent sera, au mieux, la réduction à peau de chagrin de cette assurance sociale, au pire, sa mise au rancart définitive sous couvert de déficit.
nous le savez, ne resteront alors que des minima sociaux soumis à de plus en plus de contraintes contrôlogènes : une usine à gaz contrôlifère.
nous le savez, peut-être pas, pour les institutions publiques, finis les emprunts à taux zéro, obligation de s’adresser aux banques avec leur logique de la dette qui n’est dette que parce qu’il y avait la dette qui procède d’une dette venue de la dette qui elle-même n’aurait jamais existé s’il n’y avait pas eu la dette.
nous le savez, on ne prête qu’aux riches, et les riches ne prêtent qu’aux pauvres à des taux usuraires.
nous le savez, tout autant bafoué que notre droit au temps est notre droit à l’espace. La ville est vidée de ses lieux de rassemblement : répression anti-squat, disparitions des bancs publics, des lieux flous et/ou informels, prolifération du mobilier urbain inconfortable, moche, publicitaire, et méchant, contrôles incessants, intrusifs et racistes.
nous le savez, les centres commerciaux sont aujourd’hui les plus grandes agoras muettes du monde urbain, prends ton alloc’ et sème ta ZAD !
nous le savez, la baisse de l’APL impose aux bailleurs publics une baisse de leurs investissements dans la construction de logements sociaux, et cette baisse sera compensée par la mise en vente de leur parc locatif. La baisse de l’APL, cadeau aux bailleurs privés, nous l’auriez pas pensé !
nous le savez, les soutiers des services, les livreurs et livreuses à vélo, les chauffeuses et chauffeurs ubérisé/e/s, les turkers mécaniques du web mondial, les migrant.e.s, les femmes polonaises, tous les précaires de tout le monde s’organisent et luttent partout.
nous le savez, les luttes anti-racisme, anti-sexisme, anti-homophobie sont des luttes sociales, régularisation de tous les sans-papiers.
nous le savez, retrouvons-nous le 21 à l’ag interpro–interluttes, 19h, à la Bourse du Travail de Paris, salle Ambroise Croizat, 3 rue du château d’eau, m° République pour nous organiser et tricoter ensemble ce que nous le savons.
Coordination des intermittents et précaires
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Pour ne pas se laisser faire, agir collectivement, partager infos et expériences
chaque LUNDI, de 15h à 18h, des PERMANENCES ont lieu au Café de la Commune Libre d’Aligre, 3 rue d’Aligre Paris, 12e. Tel : 01 40 34 59 74
Sans emploi aidé, deux jours la semaine, café fermé !