Communiqué Sud Culture et G10 Solidaire

jeudi 3 juillet 2003
Dernière modification : dimanche 20 juillet 2003

COMMUNIQUE SUD CULTURE

Un naufrage culturel et social

La volonté affichée par le gouvernement, à travers les récentes déclarations du ministre de la culture et de celui des affaires sociales, d’agréer au plus vite l’accord minoritaire concernant le régime d’assurance chômage des intermittents, constitue un pas supplémentaire dans une politique générale de remise en cause des acquis sociaux, de précarisation du salariat et de destruction des structures de solidarité sociale...

Bien loin de s’attaquer aux dérives et aux abus patronaux observés dans le secteur culturel (audiovisuel en particulier), cette réforme entraînera de fait la disparition de plus d’un tiers de ces professionnels de la culture et celle de centaines de productions et de compagnies parmi les plus innovantes à travers le pays.

Face à ce naufrage culturel et social, M. Aillagon affirme qu’un dispositif sera rapidement mis en place « pour aider les plus fragiles ». A l’heure même où le budget de la culture et de l’audiovisuel est complètement laminé comment croire une seule seconde en cette promesse !

Aujourd’hui, c’est bel et bien une culture créatrice, indépendante, diversifiée et ouverte qui est en danger de mort.

Une culture trahie par un ministre pour qui les préceptes libéraux et marchands semblent de plus en plus tenir lieu de seule politique.

Paris, le 2 juillet 2003

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COMMUNIQUE UNION SYNDICALE G10 SOLIDAIRES

Intermittents du spectacle : un combat de société !

Le protocole d’accord sur l’assurance chômage des salariés intermittents du cinéma, de l’audiovisuel, de la diffusion et du spectacle signé dans la nuit du 26 au 27 juin dernier par trois organisations syndicales minoritaires (ce qui pose une nouvelle fois la question de la légitimité de ce type d’accord) constitue une régression sans précédent des droits des personnes concernées.

Alors que l’ensemble du secteur culturel est déjà fragilisé et remis en cause par les politiques marchandes et libérales menées par les institutions internationales, le gouvernement et le patronat, il convient plus que jamais de réaffirmer qu’une culture indépendante, diversifiée et ouverte constitue un élément essentiel de la société - tant celle-ci contribue au développement du lien social, à l’apprentissage de la liberté, au respect des diversités...

Loin d’être un privilège, le régime spécifique des intermittents est un élément de solidarité interprofessionnelle fondamental pour la création, la production et la diffusion artistique et culturelle dans notre pays.

Si ce régime a effectivement besoin d’être réformé et amélioré, le projet actuellement proposé est inacceptable.

La réforme proposée revient à nier les spécificités mêmes des métiers concernés ; elle implique la mort de centaines de compagnies et de productions (souvent les plus innovantes) à travers le territoire ; elle fait voler en éclats l’architecture et la diversité du paysage culturel français ; et surtout elle signifie la disparition de plus d’un tiers de ces professionnels de la culture !

Comme dans bien d’autres domaines (retraite, protection sociale...), cette réforme - loin de s’attaquer aux dérives et aux abus patronaux observés dans le secteur culturel (notamment dans celui de l’audiovisuel - qu’il soit privé ou public) - entend faire porter l’ensemble des sacrifices sur les seuls salariés.

Ce projet s’inscrit pleinement dans une politique gouvernementale et patronale qui remet en cause tous les acquis sociaux, précarise chaque jour davantage le salariat, détruit les structures de solidarité sociale...

C’est pourquoi, l’union syndicale G10 Solidaires apporte son soutien à toutes celles et tous ceux qui se mobilisent actuellement sur l’ensemble du territoire pour mettre en échec ce projet de réforme anticulturel et antisocial.

Ce combat concerne chaque salarié et chaque citoyen.

Paris, le 30 juin 2003

Adresse originale de l'article : http://www.cip-idf.org/spip.php?article77