mercredi 11 juin 2014
Dernière modification : mercredi 11 juin 2014
Communiqué relatif au prochain accord national sur le chômage.
Le Parti Socialiste, au pouvoir, fait la choix d’une politique de rigueur (ou d’austérité) qu’on peut accueillir avec circonspection, désapprobation, ou colère, selon ses propres analyses politiques et économiques. Il est impossible, par contre, d’approuver les termes ubuesque d’un très important accord national relatif aux modalités du chômage en France qui est aujourd’hui sur le point d’être conclu.
Cet accord concerne tous les citoyens, et, en premier lieu, les chômeurs -ou futurs chômeurs- et les nombreuses personnes en contrats courts (CDD, intérimaires, intermittents).
Cet accord a été conclu en catimini dans un marchandage et des pressions proches du chantage.
Il est inefficace économiquement et antisocial. Il concentre les restrictions sur les plus fragiles. Il favorise une politique de recours à des CDD de plus en plus courts ce qui développe le chômage à activité réduite, ou les petits ‘boulots’ au RSA, avec moins de protection sociale. Les chômeurs seront fortement incités à accepter des emplois de plus en plus précaires avec des salaires résiduels (temps partiels imposés). Cela concernera aussi les salariés dits « stables », dans un contexte de flexibilité accrue.
D’autres propositions dont personne ne conteste l’excellence et qui ont reçu l’approbation d’éminents parlementaires de tous bords, dont Monsieur Rebsamen, avant qu’il ne soit Ministre du travail, existent. Elles doivent être prises en compte.
Ce que nous défendons, nous le défendons pour tous.
Nous appelons le gouvernement à jouer son rôle d’instance éclairée, de garant du bien commun, d’acteur de progrès et de synthèse sociale, nous interpellons le gouvernement pour qu’il n’agrée pas cet accord, fruit d’une transaction mal pensée et misérable qui tient plus de la capitulation et de la compromission que du compromis constructif.
Nous agirons fermement et durablement, localement et nationalement, pour obtenir une réponse digne de ce nom et la reprise de négociations démocratiques.
6 chômeurs sur 10 ne perçoivent aucune indemnité
la répartition de la masse de capital accumulé par rapport aux revenus du travail se rapproche des proportions du dix-neuvième siècle
il n’existe aucune instance mondiale de contrôle de la circulation des capitaux, ce qui rend les Etats très vulnérables
une certaine technocratie met le social au service de l’économique et non l’inverse
Pour ce qui concerne les « intermittents du spectacle » :
Un intermittent du spectacle est un artiste ou un technicien qui est conduit à travailler par intermittence, dans une alternance de périodes d’emplois et de chômage, pour des entreprises du spectacle vivant, du cinéma ou de l’audiovisuel.
Malgré l’accroissement de leur précarité dû à de précédents accords sur l’assurance chômage et dû aussi à la baisse des budgets alloués à la culture, ces métiers permettent encore à tous de pouvoir aller au spectacle, au cinéma, regarder la télévision (si l’on veut), aller à des concerts, se rendre à des festivals.
Ces métiers sont directement et indirectement générateurs de beaucoup d’emplois, jouent un rôle économique puissant sur le territoire et sont les vecteurs d’une culture variée (non concentrée dans les mains de quelques grands groupes), de qualité, et de proximité.
Enfin les annexes qui régissent leurs modalités de chômage, constituent un embryon expérimental qui a fait ses preuves, de ce à quoi pourrait ressembler une autre façon de gérer et de penser le travail et la justice sociale dans une société où le statut et la nature du travail sont inéluctablement appelés à changer.
8 vérités sur un acteur économique et social essentiel
Ils représentent 3,5% des chômeurs et 3,4% des indemnités versées par l’assurance chômage.
Ils ne sont pas responsables d’un quart du déficit de l’UNEDIC. Leurs régimes représentent environ 1/30ème de ce déficit.
Le régime spécifique des intermittents du spectacle n’est pas plus favorable ni plus couteux que le régime général : il est plus adapté aux contrats courts qui régissent le milieu du spectacle vivant et du cinéma.
La culture pèse 7 fois plus dans le PIB de la France que l’industrie automobile (57 Milliards €).
La France est (en partie grâce à ce régime) le troisième producteur et le deuxième exportateur de films dans le monde.
D’après une étude indépendante, les propositions défendues par les intermittents du spectacle (et dont le MEDEF n’a pas voulu débattre) permettraient une économie annuelle de 100 Millions d’euros (tout en diminuant la précarité du secteur).
L’accord du 22 mars dont « se sont félicités » les ministres de la culture et du travail a été négocié au siège même du MEDEF en l’absence de représentation réelle de la profession.
Cet accord non viable économiquement ne « sauvera » pas le régime des intermittents (comme il a été dit dans les médias) mais précarisera les plus fragiles d’entre eux et pénalisera essentiellement les petites structures.