mardi 23 octobre 2012
Dernière modification : mercredi 28 novembre 2012
Alors que les rares garanties concédées aux chômeurs subissent actuellement une dégradation sans précédent (aujourdhui seuls 40,6% des chômeurs inscrits sont indemnisés), une prochaine « négociation entre partenaires sociaux » se prépare et les annexes 8 et 10 de la convention d’assurance-chômage sont à nouveau sur la sellette.
Suite à son audition au Sénat le 18 septembre par le groupe PS, dans le cadre d’une commission sur l’intermittence, Patrice Rabine a publié le rapport qu’il y a présenté. Ce texte riche de précisions nécessaires est précieux car il démonte pour les réduire à néant de sempiternels « arguments » à charge sur le « déficit » des caisses [1] dont seraient responsables les intermittents, balourdises hostiles récemment véhiculés à nouveau par un énième rapport de la Cour des comptes, rédigé cette fois sous la direction d’un responsable politique socialiste, Didier Migaud [2]. Ce texte et les données qu’il comporte pourra, c’est certain, faire de l’usage. Pour le télécharger, c’est ici Intermittence - Désintox, Patrice Rabine.
La Cip-idf, quant à elle, a été reçue par cette même commission (présidée par la Sénatrice du Finistère Maryvonne Blondin) le 10 octobre dernier.
Nous avons principalement insisté sur ce que nous attendons du pouvoir actuel : il est nécessaire d’inverser la logique de culpabilisation et de stigmatisation des usagers et ayants droits des institutions sociales. L’absurdité et l’iniquité de ces institutions est patente, comme le démontrent les faits concrets recueillis et analysés par les permanences CAP (Conséquences de l’application du protocole Unedic) et précarité [3] .
Nous avons rappelé par ailleurs l’exigence que soient prises en compte les propositions alternatives et égalitaires que comporte un tout autre « modèle » d’indemnisation du chômage des intermittents, élaboré collectivement par les premiers concernés dès 2003.
A ce propos, un étonnant rapport gouvernemental dissone pour partie avec l’idéologie dominante. On y lit par exemple : « Lutter contre la pauvreté et l’exclusion consiste notamment à permettre l’accès de tous aux droits fondamentaux. Le CNLE estime que la posture stigmatisante porte préjudice à ces droits. »
Le Conseil Nationale des politiques de Lutte contre la pauvreté et l’Exclusion sociale est présidé par Etienne Pinte qui a été le principal animateur du comité de suivi sur l’intermittence à l’Assemblée nationale.
Télécharger le rapport : ici
Le CNLE.
Le pouvoir actuel aurait tort de penser que se gargariser de mots tels que « justice sociale » puisse remplacer la chose. Tort également d’imaginer que la rhétoriqe de « l’effort » dont il aime à user ne lui sera pas renvoyée en pleine figure si il persistait à n’imaginer paresseusement que l’austérité comme politique.
[1] Sur l’utilisation répétée du thème du « déficit » et la logique politique qu’elle comporte, on lira éventuellement « Refondation sociale » patronale : Le gouvernement par l’individualisation, Maurizio Lazzarato.
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