mardi 18 septembre 2012
Dernière modification : mardi 18 septembre 2012
Au hasard de recherches sur internet, de très nombreux lecteurs ont recours aux quelques recettes proposées dans l’article Pôle emploi : déjouer les convocs pour « entretien téléphonique », les radiations, le suivi... [1]. Il n’est en effet pas évident ne serait-ce que de ruser face à une institution qui est chargée de faire de nous des « candidats », dans la concurrence de tous contre tous. Par le contrôle du suivi [2], par la « dématérialisation » de la relation, par la menace et les sanctions, par la stigmatisation des « assistés » et la peur, on cherche à nous imposer une participation active et théâtrale à la recherche d’emploi. Pour mieux installer la société du risque [3], on fait de nous des « candidats », aussi tendus vers la victoire (l’emploi, la réussite) que massivement destinés à perdre [4].
Mais à ce jeu, chacun est livré seul tandis que tout semble permis à la machine à précariser qu’est Pôle emploi. L’illégalité flagrante des pratiques qui y sont quotidiennement mises en oeuvre [5] est rarement sanctionnée [6]
Voilà pourquoi nous publions la lettre ouverte qui suit [7], rédigée à l’initiative du site Recours radiations et signée par Actuchômage [8]. Les demandes qui y sont formulées sont les suivantes :
1. la suppression des radiations de 2 mois pour une seule et unique absence à convocation à Pôle emploi,
2. la mise en conformité de Pôle emploi avec le droit en arrêtant d’appliquer rétroactivement ses radiations,
3. la mise en conformité de Pôle emploi avec le droit en supprimant des radiations pour avoir raté l’appel téléphonique de Pôle emploi,
4. L’arrêt de l’envoi des convocations et des courriers d’information avant radiation de manière uniquement dématérialisée.
On a déjà vérifié depuis l’élection présidentielle par quelques exemples qu’il y a long des paroles aux actes. Le changement maintenant ? Mais alors, et l’insistant ronron sur une austérité « nécessaire » qui ne dit pas son nom ? Et le traitement fait aux Roms [9] ? Et celui réservé aux RSAstes ? [10]. Nous ne sommes pas des variables d’ajustement. Allons nous réussir à nouveau à le démontrer ?
Afin d’envisager collectivement des moyens de le faire, la CIP-idf propose de se retrouver pour une assemblée générale lundi 24 à 19h, au Théâtre de l’Echangeur (à Bagnolet, 59 av du Général de Gaulle, m° Galliéni) qui aura pour thème Quel nouveau modèle d’indemnisation du chômage pour les intermittents ?
[2] Techniques de pouvoir pastoral : le suivi individuel des chômeurs et des allocataires du RSA - Enquête collective
[3] La « société du risque » est l’une des catégories qui fut mobilisé lors de la refondation sociale patronale, voir « Refondation sociale » patronale : Le gouvernement par l’individualisation, Maurizio Lazzarato
[4] Sur cet terme de « candidat » par lequel, après celui d’« usager », puis de « client », on nous désigne, et sa signification, on lira Outragé, Pôle emploi mord la poussière
[5] Un aperçu de ces pratiques illégales « Répétition de l’indû », Unedic zone de non-droit, un exemple d’action collective pour faire respecter ses droits Police emploi Paris : 2500 euros d’indu débloqués à coups de pieds à Vicq d’azir.
[6] Une exception, qui peut servir à d’autres Jurisprudence, Pôle Emploi condamné pour insuffisance d’information, une posture à méditer pour ne pas se laisser faire : Se défendre, Michel Foucault et alii.
[7] Cette lettre est adressée à Premier Ministre, Ministres du travail, de l’emploi & des Affaires sociales et de la santé, Directeur général de Pôle emploi, 73 membres de la Commission des Affaires sociales de l’Assemblée Nationale, 53 membres de la Commission des Affaires sociales du Sénat, 72 membres du groupe d’étude de l’Assemblée Nationale sur la pauvreté, la précarité et les sans-abri, 24 membres de la mission commune d’information relative à Pôle emploi qui a
enregistré son rapport le 5 juillet 2011, 32 membres du Conseil d’administration de Pôle emploi, 76 membres du Conseil d’administration de l’UNEDIC.
[9] Voir à ce sujet Roms : la commune humanité bafouée