mercredi 20 février 2008
Dernière modification : mercredi 20 février 2008
Il y a des choses dont on ne sait plus comment parler - dont on a trop parlé ? Peut-être, peu importe, on ne sait plus par où les attraper.
Par exemple, l’amour. Ça disparaît, et on ne sait même plus ce que c’est. Alors, on se tait. On ne sait même pas si c’est une bonne ou une mauvaise nouvelle que ça disparaisse. Comment savoir. Il faudrait savoir. Savoir dans quoi ça disparaît.
On a pensé, au temps des utopies, que l’amour disparaissait dans le mariage, et qu’il fallait le libérer - en faisant la révolution sexuelle. Libérer l’amour institué dans le mariage, se libérer en même temps du mensonge bourgeois de l’adultère, et faire advenir à la place quelque chose comme une camaraderie érotique. Et puis, l’amour a continué de disparaître, dans le mariage, dans le couple, dans la liberté sexuelle.
Pour donner une idée de ce que c’était d’être guéri, à l’usage des praticiens de cette thérapie des âmes dont il se voulait l’inventeur, Freud avait proposé : être capable de travailler et d’aimer.
Oui, oui, ça sonne comme un cantique de rééducation des masses - la grande aliénation laborieuse qui tient par le petit bonheur domestique ; la paix des ménages, la paix des cimetières.
La vraie vie fuit la peine salariée et le mirage du bonheur conjugal. D’accord. D’accord. Et après ?
Diffusion du préambule et des cinq premières séances (environ 1h)
Diffusion des cinq dernières séances (environ 1h15)
Les deux séances seront suivies d’un repas.
L’enregistrement de la présente pièce sonore s’est déroulé à la fin du mois d’avril 2006 à Rennes, dans la pièce commune d’une maison donnant sur un jardin, devenue pendant deux semaines moitié studio de radio moitié salon de lecture.
À l’origine de cet enregistrement, un texte né du désir de partager des questions et quelques débuts de réponses quant à ce qu’il pourrait en être aujourd’hui de l’amour et aussi du communisme.
Le groupe de lecteurs de fortune mais non de hasard à qui ce texte fut proposé l’a fait sien de telle sorte que l’auteur a pensé pouvoir disparaître, voix parmi les voix.
Ce qu’il y a ici pour chacun à entendre, chacun l’entendra. Une adresse électronique (aurores no-log.org) suffit à permettre l’échange, si le besoin s’en faisait sentir.
Les diverses séances sont reliées entre elles par des transitions sonores ou silencieuses qui donnent à l’ensemble son rythme propre. On ne trouvera ici nul intermède musical ; faire passer l’écoute d’un morceau de musique pour une activité de relaxation est une de ces mauvaises habitudes répandues par les gens de culture.
Qui souhaite prendre en compte le besoin de l’esprit de voguer librement au fil de ses pensées prévoira plutôt de rediffuser la pièce, ou conseillera de l’enregistrer afin d’en permettre la réécoute. Prière de n’ajouter aucun intermède musical sauvage.