Ne nous laissons pas endormir

mercredi 31 mai 2006
Dernière modification : mercredi 31 mai 2006

Ne nous laissons pas endormir par ceux qui veulent nous faire croire que tout va bien et que le protocole du 18 avril + le fonds de professionnalisation est la solution au « problème des intermittents ».

Refusons de nous laisser anesthésier par des discours savamment compliqués.

N’oublions pas que le fonds transitoire n’existera plus en 2007. Donc tant qu’il n’y aura pas 507h/12 mois avec une période de référence de 12 mois, il y aura toujours des exclus. Ils ne le seront « que » pendant un mois ou deux dans le meilleur des cas, mais avec le glissement de la période de référence, les heures faites en début de période risquent toujours d’être perdues.

Le problème reste le même qu’en 2003. Refusons ces replâtrages, qui ne font qu’alimenter les piles de dossiers en retards, les aggios bancaires, les emprunts contractés pour tenir et ensuite les intérêts à payer, sans compter les angoisses et les dépressions rampantes qui nous empêchent de travailler, réfléchir, créer, inventer, ce qui influe sur nos fabrications.

Exigeons la non signature de ce protocole, le refus de l’agrément si ils signent, et l’abrogation de celui de 2003.

Regardons les choses en face.
Qu’est-ce qui a changé dans nos vies ?
Pouvons-nous créer des spectacles, travailler nos instruments, continuer à danser tous les jours, cadrer, filmer, construire, enregistrer, monter, peindre comme avant ?

Quels sont nos rapports avec nos employeurs ?
Combien de temps passons-nous chaque mois à faire des calculs savants pour savoir où nous en sommes ?
A quel prix travaillons-nous ?
Est-ce normal de se retrouver 3,4,5 mois ou plus sans allocation, sans nouvelle de notre dossier parce que nous ou notre employeur subissons un contrôle ?

Est-ce que nous mesurons bien la bureaucratie qui est en train de se mettre en place ?

Le comité du fonds transitoire a des mètres linéaires de dossiers en souffrance, et on veut nous faire croire que la solution est dans le dispositif « Protocole + fonds de professionalisation » !!!!

Réveillons-nous.

Lisons le discours de RDDV sur le « Fonds de professionalisation » pour
comprendre ce qu’ils préparent. Pour le comprendre par nous-même et pas par
le biais des analyses vaseuses de journalistes qui se contentent d’un
copié-collé des analyses de Guillot, soi-disant expert indépendant.

Lisons le protocole.
Lisons la « charte pour l’emploi ».
Lisons le "Guide Méthodologique du contrôle dans le spectacle vivant et
enregistré" émis par le ministère du travail !!!
L’an dernier en Avignon un certain nombre de compagnies a été contrôlé par
l’URSAF. La plupart des contrôles se sont terminés par des avertissements.
.
Cette année, que va-t-il se passer ?

Ils nous étouffent à coup de report de signature, de rapport
d’expert, de communication lancinante style méthode Coué, et nous nous
bougeons de moins en moins.

Ne les laissons plus dire ni écrire, journalistes, « experts », ou hommes politiques, que « la population indemnisée des artistes et techniciens s’est majoritairement adaptée aux règles et aux « curseurs » du protocole 2003 » ni que « La grande majorité des professionnels s’adaptent à l’objectif d’élévation de la durée moyenne du travail".

Savez-vous

- que les contrôles s’intensifient ?

- que ça commence par le contrôle d’un allocataire au moment de sa ré-ouverture de droits ?

- qu’ils recherchent la « fraude au revenu de remplacement » et le « travail illégal » ? (jours réellement travaillés, mais pas déclarés, car pas payés)

- que pour ces enquêtes ils vont aussi pêcher des renseignements sur votre site personnel ou sur celui de votre employeur, et qu’ils surveillent les listes de discussions publiques ?

- qu’ils font des « contrôles mandataires » ? (ils recherchent si vous n’avez pas de pouvoirs qui dépassent ceux d’un salarié « normal » au sein d’une entreprise).

- savez-vous que des municipalités organisatrices de festivals demandent, avant toute signature de contrat de vente de spectacle, une attestation sur l’honneur comme quoi il n’y a pas de travail illégal sur ce spectacle ?

- que les entreprises qui ont le code 923B doivent obligatoirement avoir « le label de prestataires techniques » pour embaucher des intermittents, et que leurs heures soient prises en compte ? Que ce label est payant ?

- ce qui se négocie dans les conventions collectives ?

- que toutes les conventions collectives seront « étendues » ?

- que les demandes de subventions seront assujetties au respect des conventions collectives ?

- que les demandes de renouvellement de licence aussi ?

La liste est longue, il y a aussi la charte pour l’emploi trop vite enterrée
et qui refait surface, il y aura aussi le numéro d’objet....

Jamais ni les politiques, ni les journalistes ne parlent de la non application des textes par les Assedic comme par exemple l’obligation de paiement provisoire pour les bénéficiaires de l’AFT ; jamais ils ne parlent des dossiers bloqués plusieurs mois pour raison de contrôle, jamais ils ne parlent des remboursements exigés abusivement par les Assedic suite à des
contrôles bâclés (remboursement exigés de3 ans d’allocation).

Jamais ils ne parlent de nos salaires qui diminuent à vue d’œil, de nos agendas qui se remplissent de plus en plus chichement.

Tout ça parce que le Medef et la CFDT ont décidé qu’il y avait trop d’intermittents !

Combien de temps allons-nous nous laisser marcher sur la tête ?
Combien de temps allons-nous les laissez raconter n’importe quoi ?
Combien de temps allons-nous accepter d’être traités comme des moins que
rien ?

Adresse originale de l'article : http://www.cip-idf.org/spip.php?article2836