vendredi 4 novembre 2005
Dernière modification : lundi 6 mars 2006
« De ces lois formulées par d’autres et qui nous fabriquent, le refus. Je préfèrerais ne pas. Si on me touche je hurle. »
Herman Melville
Interluttants 25 est disponible à la coordination des intermittents et précaires d’île-de-france, à prix libre (de 0 à l’infini)
Sommaire :
Nous avons lu le rapport Guillot
Négociations de l’assurance-chômage : c’est maintenant (édito)
La sale gueule du travail (AC ! Limoges)
Edito :
La « négociation » de la convention d’assurance-chômage a débuté.
Les précédentes conventions Unédic avaient utilisé l’argument du déficit pour réduire les droits de l’ensemble des chômeurs. Désormais ce déficit sert à pointer plus spécifiquement les « chômeurs employés », estimés à plus de 720 000, dont le revenu dépend à la fois de salaires et d’allocation-chômage, comme celui des intermittents.
Et c’est bien comme alternative à la précarité que l’intermittence reste dans le collimateur des gestionnaires.
Le gouvernement et ses partenaires veulent faire oublier le passage, en 2003, d’un système mutualiste (avec continuité de droits sur 12 mois) à un système de « droit » individuel (capitalisation de 243 jours).
Son expert en consensus, Jean-Paul Guillot, promet donc une politique d’emploi culturel supposée améliorer conditions de travail et rémunérations. Mais pour combien d’élus ? D’autant moins qu’il préconise par ailleurs un nouveau durcissement des conditions d’accès à l’allocation, par un relèvement du seuil d’affiliation (600h ? davantage ?).
« La vie, la santé, l’amour sont précaires, pourquoi le travail n’obéirait-il pas à cette loi ? », affirme la présidente du Médef, Laurence Parisot.
Mais le plein emploi précaire n’a rien d’une loi naturelle.
La disparition des droits collectifs n’est pas une catastrophe inéluctable.
Cela ne va pas de soi.
Ce sont des choix politiques catastrophiques pour nos vies.
Le 29 septembre dernier, le ministre de la culture et celui de l’emploi réunissaient les partenaires « sociaux » pour préparer la suite du protocole Unédic 2003. Plus d’un millier de manifestants, l’occupation joyeuse par des centaines d’entre eux de la Comédie Française, et l’irruption intempestive dans la salle de réunion ministérielle par plus de soixante personnes le disaient à nouveau : c’est de nos vies dont il s’agit.
Nous pouvons agir. Être présents partout où se décide notre sort. Imposer de nouveaux droits sociaux.
Maintenant.