Occupation d’Experian : L’Unedic nous doit de l’argent, des comptes, et ses données.

mardi 7 décembre 2004
Dernière modification : samedi 7 mars 2009

Dans le cadre de la journée d’action nationale appelée par la Coordination
nationale des intermittents et précaires, nous, intermittents et précaires
usagers de l’Unedic, occupons les locaux d’Expérian.

L’Unedic, association à mission de service public, a confié depuis quelques
mois à cette entreprise privée, la scanérisation de la DSM (Déclaration de
Situation Mensuelle) et de l’AEM (Attestation d’Emploi Mensuelle) pour les
annexes 8 et 10.

Actuellement, l’usine à gaz du protocole et cette gestion privée ont généré
le blocage de dizaines de milliers de dossiers en instance de traitement.

Par ailleurs, l’Unedic a refusé au laboratoire du CNRS missionné par la
Coordination, l’accès à sa base de données pour l’expertise du protocole du
26 juin et des modèles alternatifs. Elle argumente ce refus au nom du « 
secret statistique ». Alors même qu’elle sous-traite les données actuelles à
Expérian, société internationale, connue pour ses croisements de fichiers
(liste noire des demandeurs de crédit source Big Brother Awards).

Des centaines d’intermittents sortent chaque mois du régime. Le gouvernement
a mis en place un fonds d’urgence, le fonds Lagrave, ou AFSP (Allocation du
Fonds Spécifique Provisoire), initialement destiné à rattraper les
allocataires qui auraient réalisé leurs heures en douze mois et pas en onze
mois. Il n’a été distribué qu’à hauteur d’un million d’euros sur
quatre-vingt millions disponibles.

Nous exigeons le déblocage des dossiers en souffrance et l’extension
immédiate du fonds Lagrave pour reprendre l’indemnisation des intermittents
exclus du régime ou en attente du traitement de leur dossier.
Nous refusons la sous-traitance de la gestion de l’assurance chômage. Nous
exigeons de l’Unedic la clarté sur sa gestion, la fin de l’opacité sur les
chiffres, et la délivrance des données à ses usagers.
Nous exigeons toujours l’abrogation du protocole et l’ouverture de réelles
négociations avec l’ensemble des concernés.

Nous soulignons la simultanéité de notre action avec la grève des agents de
l’ANPE contre le plan Borloo qui autorisera l’accès des entreprises
d’intérim aux données conçernant les usagers du service public ANPE.

Ces actions, ainsi que la manifestation unitaire du 4 décembre contre la
précarisation, commencent à dresser le bilan catastrophique de la politique
économique et sociale du gouvernement.

CONVERGENCE DES LUTTES INTERMITTENCE PRECARITE :

la trêve des confiseurs n’aura pas lieu,
et nos actions ne connaîtront pas de pause

Ce que nous défendons, nous le défendons pour tous.

Adresse originale de l'article : http://www.cip-idf.org/spip.php?article1840