samedi 8 mai 2004
Dernière modification : jeudi 7 avril 2005
Coordination des intermittents et précaires d’Ile-de France
14 quai de Charente 75019 Paris / métro Corentin Cariou /
01 40 34 59 74
7 mai 2004
Nous, intermittents et précaires, bloquons actuellement les locaux de Filminger d’où devait s’organiser un départ massif de copies de films en direction du festival international de Cannes.
Après 11 mois de lutte pour l’abrogation du protocole d’accord régissant notre assurance chômage, nous nous heurtons toujours à l’incapacité alarmante du gouvernement et la surdité irresponsable des partenaires sociaux. Alors que s’annonce une nouvelle saison de festivals, les dernières déclarations du premier ministre ainsi que celles de son ministre de la culture ne nous permettent pas d’entrevoir une issue immédiate au conflit. En effet, la promesse de quelques reliquats budgétaires reversés charitablement au cas par cas, assortie d’une nouvelle restriction du champ d‘application des annexes 8 et 10, nous écœure, et nous fait craindre le pire, eu égard au désastre humain qui nous a déjà été réservé. Elle ne saurait ni nous satisfaire ni nous arrêter.
Aussi, à quelques jours de l’arrêt du Conseil d’état, nous attendons l’invalidation nécessaire de l’agrément de la convention Unédic 2004, dont font partie les annexes 8 et 10. Les réelles négociations avec l’ensemble des concernés, que nous exigeons depuis 11 mois, ne sauraient avoir lieu dans un climat d’urgence ; elles doivent avoir pour préalable l’abrogation du protocole et l’expertise des différentes propositions alternatives.
Devant l’immobilisme des partenaires sociaux, le gouvernement doit à présent prendre ses responsabilités. À l’heure où des milliers d’intermittents et de chômeurs du régime général se voient chaque jour exclus du système d’indemnisation, un geste du gouvernement devient indispensable.
Ça n’est jamais le moment : ne pas menacer Cannes ne veut pas dire ne rien revendiquer.
Nous décrétons le festival de Cannes ouvert. Nous demandons à ses dirigeants :
Une conférence de presse quotidienne au sein du Palais des festivals.
Une prise de parole aux soirées d’ouverture et de clôture du festival.
Une logistique adaptée à l’accueil de 2000 personnes à Cannes.
Des lieux pour tenir quotidiennement des AG à Cannes.
Le retrait des renforts de police demandés ce jour par le maire de Cannes.
La possibilité pour le public d’assister aux projections et de participer ainsi au marché du film.
Nos actions ne connaîtront pas de pause.
Ce que nous défendons nous le défendons pour tous.