Collectif d’occupation de la villa Médicis
Communiqué du 2 janvier 2004 : 2 ème jour d’occupation
Nous, intermittents et précaires de plusieurs collectifs et coordinations de France, sommes installés en résidence provisoire à la Villa Médicis pour interpeller le gouvernement français et porter à un niveau européen l’exigence de nouveaux droits sociaux adaptés aux conditions actuelles d’emploi. Nous proposons d’organiser sur place des débats ouverts aux expériences et pratiques diverses avec des acteurs de la vie culturelle et sociale française et italienne.
Le Président français, au nom d’un soi-disant dialogue « social » vient de promettre une « mobilisation pour l’emploi » [1] alors même que le protocole Unedic du 13 novembre, le Pare, l’amputation des droits de centaines de milliers de chômeurs, l’instauration du RMA, démontrent que l’idée d’un bien commun est devenue étrangère aux politiques institutionnelles. Face à la destruction des droits collectifs et à la précarité grandissante, nous sommes ici pour appeler les acteurs de la production culturelle à s’engager aux cotés des travailleurs précaires du spectacle et d’ailleurs. Tous ensemble nous demandons que de nouveaux droits sociaux fondamentaux soient inscrits dans le texte de la Constitution européenne, ce que le projet actuel élude totalement.
Malgré un échange fructueux avec les pensionnaires de la Villa, notre demande n’a reçu à cette heure de la part de la direction du lieu que la menace d’une expulsion par les forces de l’ordre italiennes. Comme c’est apparemment l’habitude, quand les intermittents proposent la discussion, l’échange, le débat, il leur est répondu par l’arrogance, le mépris et la police.
L’ occupation d’un tel « pôle d’excellence » de la culture française montre notre détermination à continuer la lutte pour le retrait de l’agrément du protocole unedic du 13 novembre et l’ouverture de négociation avec l’ensemble des personnes concernées sur la base du nouveau modèle adopté par la coordination nationale à Lille le 6 décembre 2004. Nos actions ne connaissent pas de pause. Nous entendons signifier au gouvernement que les passages en force de réformes ne sauraient être le quotidien d’une démocratie.
Pour l’heure, nous espérons que la première rencontre publique, programmée ce vendredi 2 janvier à 16H, pourra se tenir dans les murs de la Villa Medicis.
Ce que nous défendons, nous le défendons pour tous.