Lundi 18 mars 2019, l’agence toulousaine (et bien cachée) du charmant groupe INGEUS, rebaptisé TINGARI, multinationale de l’exploitation du chômage a été occupée à l’appel du collectif de défense des Chômeurs et Précaires [1] :
Pourquoi cette occupation ?
Premier scandale :
alors que 3.5 milliards sont volés chaque année à notre caisse d’assurance chômage (UNEDIC) pour financer les 2/3 du fonctionnement de Pôle Emploi (ce qui est la cause du déficit et de l’endettement de cette caisse solidaire auprès de banques privées [2]), que ce Service Public devrait être financé par l’Etat, et que sans ce financement, cette caisse serait excédentaire (il entre légèrement plus de cotisations que d’allocations qui sortent chaque année)...
une partie de ces financements arrose le marché juteux de la privatisation de la recherche d’emploi, comme la multinationale INGEUS, rebaptisée récemment TINGARI, possédée par LIVIA BANK (Allemagne)... bref on pressent le road-movie interminable pour qui voudrait retrouver les actionnaires qui s’empiffrent sur notre dos... et la World Company florissante sévissant déjà dans 13 pays (cf photo de leur tableau Weleda de l’agence de Toulouse, exposé aux demandeurs d’emplois)
Il s’agit ni plus ni moins d’un vol organisé fait sur le dos des chômeur-ses et des précaires. C’est nous qui finançons cette privatisation du service public de l’emploi que nous ne cessons de dénoncer et qui entraînera aussi de nouvelles suppressions de postes à Pôle emploi (4000 d’ici 2022)
Deuxième scandale :
au début, INGEUS sous-traitait les dossiers de demandeurs d’emploi en grande difficulté. Mais suite à un épinglage de la Cour des comptes en 2014, montrant que les résultats des conseillers INGEUS n’étaient pas meilleurs que ceux de Pôle emploi, s’est-on passé de leurs services ? Que nenni !
pour pouvoir augmenter le nombre de dossiers traités par INGEUS (et donc leurs profits, chaque chômeur « sous-traité » rapportant en moyenne 500 euros), l’entreprise a demandé à Pôle Emploi d’accompagner dorénavant les demandeurs d’emploi les plus autonomes, et c’est passé !!!
Et son chiffre d’affaire a progressé de plus de 15% entre 2016 et 2017.
Troisième scandale :
Activ’Emploi ? Activ’Projet, vous connaissez ?
Ce sont les dispositifs de suivi de la recherche d’emploi que gèrent les sous-traitants privés comme INGEUS, l’APEC...
Et si le demandeur d’emploi ne vient pas au rdv : c’est la radiation.
La majorité des contrats trouvés sont des contrats courts, avec à la clé des petits posts-it trop mignons de gratification, infantilisants au possible, affichés en récompense dans l’agence comme des bons points de maternelle.
Ces agences privées sont, comme s’y achemine Pôle Emploi, malgré la bonne volonté certainement sincère de certains agents, des machines à broyer un peu plus les chômeurs.
La responsable de site (Sud-Ouest) s’est déplacée pour nous rencontrer, avec un discours interchangeable avec une direction de Pôle Emploi :
leur but est de tout faire pour accompagner au mieux les personnes (on peut sortir les violons à ce moment là, des grands moments d’émotion).
elle a un devoir de réserve qui l’empêche d’exprimer ce qu’elle pense de tout ça.
elle fera remonter à la hiérarchie tout ce qu’on peut imaginer de périphrases de langue de bois pour ne pas répondre aux questions et dire qu’il n’y a aucun problème.
nous avons tout de même appris qu’un conseiller INGEUS traitait en moyenne... 130 dossiers de recherche d’emploi ! Mais à part ça, ils ne sont pas du tout là pour faire du chiffre...
Et on a pu savoir quelle heure il était à Sydney et à New York, et ça, c’est Start Up Nation !