Paris, le 13 novembre 2003
Monsieur le Ministre,
Depuis de longs mois, nous constatons, jour après jour, les inquiétudes grandissantes dont nous font part nos nombreux amis qui sont intermittents du spectacle.
Nous avons soutenu leurs actions, nous nous sommes tenus au courant de l’évolution de leur situation.
Nous savons notamment, qu’après l’avoir signé, des représentants syndicaux ont admis que le texte actuel du protocole posait des problèmes et qu’il fallait tout faire pour l’améliorer.
Il nous semble que le moment est venu d’apaiser les tensions, et de le faire avec toutes les personnes concernées. Le mouvement des intermittents a entrepris de nombreuses actions de protestation, il a su aussi faire preuve de réflexion, élaborant de nouvelles propositions.
Nous sommes la troupe de la Comédie-Française, nous avons l’impérieux devoir d’être fidèles à notre mission de transmission du répertoire ancien, en le revisitant, celui aussi de nous inscrire dans la création contemporaine.
Pour ce faire, nous avons la chance et l’honneur d’être permanents, il nous apparaît que nous exercerions mal nos responsabilités si cela nous empêchait d’être solidaires des artistes qui exercent leur art dans l’intermittence ; nous constatons leur détresse de devoir supporter dans l’avenir des conditions encore plus dures que ce qu’elles étaient déjà. Notamment il nous semble important que tous les talents que nous ne pouvons pas accueillir aient d’autres perspectives que le désespoir.
Oui, nous pensons vraiment que le temps de l’apaisement est venu. C’est pourquoi, Monsieur le Ministre, nous nous permettons de vous adresser cet ultime appel.
Nous vous prions de croire, Monsieur le Ministre, en l’assurance de nos respectueuses salutations.
La Troupe des Comédiens Français