Krânes d’oeufs gouvernement/TV beaucoup se plaindre, nous y’en a être incompréhensibles. Eux dire nous pas savoir quoi vouloir. Eux se moquer de nous, eux dire nous pas avoir projet. Eux langue du Juppé aussi ! Eux faire semblant croire nous barbares. Eux pas comprendre nous très colère. Nous déterrer hache de guerre et danser autour totems révolutionnaires RÉPUBLIQUE BASTILLE NATION. Nous encore une fois sans culotte.
Nous vouloir agir pour qu’enfants pouvoir étudier tranquille, vieux hiberner en paix, bon toit pour caverne HLM top classe, gamelles pleines et feu électrique gratuit. Nous vouloir aussi voyager très grande vitesse comme BROUSOUFS et images directes CNN. Nous vouloir continuer amour blancs, noirs, beurs mélangés. Nous y’en a vouloir profiter vivre dans un marché pour profiter travail ancêtres. Financiers voler nous travail ancêtres, intellectuels dire nous bêtes mais eux pas savoir manifester dans rue. Eux trop parler comme TV, toujours dire démocratie, toujours eux faire voter nous pour rien.
Krânes d’œufs gouvernement pas vouloir travailler ailleurs salons politique/TV. Eux sûrement pas aimer être remplacés par gouvernement CHEMINOTS/ GRÉVISTES/ PRÉCAIRES. Et nous pas d’accord eux conduire trains de banlieues ou trier courrier PTT/ANPE. Eux rien savoir faire. Nous vouloir recevoir chèque REVENU UNIVERSEL OPTIMAL [1]. Eux coûter trop cher a rééduquer. Alors eux intérêt bien comprendre révolution en marche. Nous pas aimer guerre. Nous tous préférer abondance marchandises. Nous beaucoup aimer amour, sieste, musique et rêves.
Nous vouloir liberté conservée, égalité consommation gagnée. Nous vouloir aider tiers monde et jouir ensemble beauté. Nous vouloir air nettoyé pour voir ciel étoilé. Nous plus pouvoir être encore robots. Vous devoir arrêter parler langue de bois, pensée unique. Car nous voir abondance partout. Nous bientôt plus pouvoir contrôler nous. Nous bientôt explosion atomique HUMAINE.
Le 12/12/95 LES FUGITIFS
Ce tract des Fugitifs a été publié lors de la grande grève de 1995, il y a 23 ans, 14 ans après la première élection de Mitterrand (Trois critiques des années Mitterrand).