Assez de mépris, assez de mensonges, assez de schlague sociale.
Après l’immolation par le feu d’un chômeur, Djamal Chaar, à Nantes, devant un Pôle emploi qui ne l’indemnisait pas et lui réclamait un trop perçu, le ministre de l’emploi Sapin ose déclarer « tout à été fait » tandis que F. Hollande évoque pour sa part un « problème personnel »... Il n’en est rien [1]. Contrairement à ce qui est dit, les règles qui régissent l’indemnisation du chômage et qui sont le motif essentiel que pointait Djamal Chaab lors de son acte ne sont en rien une question personnelle : actuellement, ne pas être indemnisé est la norme qui s’applique à près de 6 chômeurs sur 10 [2], des centaines de milliers de trop perçus [3] sont récupérés par les caisses des institutions sociales (CAF, Pôle emploi) à l’encontre des démunis.
MERCREDI 20 FÉVRIER
Appel à rassemblement devant les Pôles Emploi
Dans certaines villes comme Chambéry,Strasbourg, Toulouse où des rassemblements sont annoncés, le lieu de rendez-vous n’est pas encore précisé.
Sinon, à...
Bordeaux : 12h devant le Pôle Emploi place Ravezie.
Clermont-Ferrand : 15 h devant le Pôle Emploi Nord.
Lille : 14h place Richebé.
Nantes : rdv devant la Direction régionale, 1 rue Cale de Crucy.
Paris : rdv devant le Pôle Emploi international au 48 bd de la Bastille.
Rennes : 9h30, devant le Pôle Emploi Centre, à côté de la Cité judiciaire (22, boulevard Saint Conwoion, m° Charles-de-Gaulle) à l’appel du le Mouvement des Chômeurs et Précaires en Lutte (MCPL).
St-Etienne : 14h devant Policemploi.
Communiqué de presse unitaire d’organisations syndicales Pôle Emploi et d’organisations de chômeurs et précaires :
POUR LA DIGNITE
Mercredi 13 février 2013, Djamal Chaar, demandeur d’emploi , « une personne tout à fait banale, normale avec une vie normale dans un quartier normal » (dixit le Directeur de la sécurité publique 44) s’est immolé par le feu devant le Pôle Emploi de Nantes parce qu’il estimait avoir été lésé dans ses droits .
Le geste de colère et de désespoir de Djamal Chaar doit sortir de la rubrique « société » et « faits divers » des journaux pour que cesse le traitement déshumanisé et mécanique d’une machine administrative et comptable qui trop souvent traite les demandeurs d’emploi comme des fraudeurs potentiels.
Nous le savons, chômeurs et précaires, qui, face à ces décisions de sanctions-radiations, « trop perçus », « indus », nous retrouvons dans l’incompréhension et trop souvent sans ressources.
Nous le savons, agents de Pôle Emploi - titulaires ou précaires - qui tentons de délivrer un message institutionnel, pour expliquer que telle perte de dossier, tel retard, tel « trop perçu » ou « indu », telle pièce manquante nous empêche de « liquider » un dossier ou de « déclencher » un paiement...
Et des deux côtés du bureau, du téléphone, nous voyons des réactions de colère, de désespoir, des pleurs, des cris, des insultes ...
C’est pourquoi aujourd’hui, au delà des réactions institutionnelles cherchant à calmer la situation [1], nous demandons une réponse à la colère et aux revendications légitimes des organisations de chômeurs et précaires.
Nous demandons une réponse aux alertes nombreuses des représentants des personnels de Pôle Emploi (et des structures de l’emploi, de l’insertion et de l’orientation, du travail social) recevant et accompagnant des personnes en souffrance de plus en plus dans la misère et la précarité.
Ainsi, le récent « Plan Pluriannuel contre la Pauvreté et pour l’Inclusion Sociale » présenté par le Gouvernement le 21 janvier dernier, n’est pas à la hauteur des attentes d’une part grandissante de la population paupérisée et des légitimes revendications des associations caritatives qui dressent chaque année un tableau de plus en plus effrayant de la précarité et de la pauvreté en France [2].
Ainsi, le plan Pôle Emploi 2015, n’est pas à la hauteur des ambitions affichées comme « faire plus pour ceux qui en ont le plus besoin », sans moyens financiers ni humains supplémentaires.
Aujourd’hui, nous exigeons l’arrêt des mesures répressives et coercitives contre les plus fragiles d’entre nous, nous exigeons un moratoire sur les tous les indus, exceptés ceux relatifs aux fraudes avérées et dont la procédure a été respectée : procès verbal à la clé.
Aujourd’hui, nous exigeons, au rebours de la doctrine de l’austérité et des réductions budgétaires dans les services publics (y compris de l’emploi et de la formation professionnelle), ces moyens supplémentaires et une refonte de l’organisation du travail permettant de rendre un vrai service aux usagers.
Nous demandons à Monsieur Michel SAPIN, ministre du Travail, de l’Emploi et de la formation Professionnelle et du Dialogue Social de nous recevoir le 15/03/2015 afin de lui exposer nos revendications.
Nous ne nous résignons pas à ce que le travail génère souffrances physique et psychologique pour les salariés dans les entreprises pendant que ceux qui en sont privés, sont conduits au désespoir, à la misère et à la précarité.
Nous ne nous résignons pas à cette violence qui a amené Djamal Chaar, « une personne tout à fait banale, normale avec une vie normale dans un quartier normal » à ce geste tragique qui lui, n’est en rien normal.
Pour sa mémoire, pour que cessent ces actes terribles, nous nous levons et refusons l’inacceptable : pour la dignité.
Solidaires SUD Emploi, SNU/FSUAC ! Actuchômage, CIP-idf, MNCP, Recours Radiations
Notes de la CIP-idf :
[1] Michel Sapin a osé déclaré que « tout a été fait, François Hollande pour sa part évoque un »problème personnel"... Alors que cet acte ne peut en aucun cas être réduit à une question purement individuelle lorsque, comme Djamal Chaar, 58% des chômeurs ne sont pas indemnisés, ce qui est une forme de violence sociale massive.
[2] La prétendue « hausse » du RSA annoncée il y a peu à grands renforts de com’ par le gouvernement se traduira... dans 7 mois par une « augmentation » de 23 centimes par jour de ce très faible revenu (425 € par mois). Une telle manipulation relève de l’insulte cynique.
Le 20 février
à St Etienne
A Rennes
Lundi à Caen