La pauvreté, surtout en matière d’hébergement et de logement, est bien devenue un business (cf. le « social business » vanté par Martin Hirsch, concepteur du RSA et fréquemment consulté en matière sociale par les... Verts [1]) pour des acteurs se disant « sociaux ».
Pour fêter, le 9 février 2012,
ses 50 ans et changer de nom,
l’Aftam dépense des centaines de milliers d’€uros
Nous, résidents, sommes indignés !
L’Aftam ne mérite pas de faire la fête !
L’Aftam [2] fête ses 50 ans avec l’argent des résidents mais pour les résidents il n’y a pas de fête !
L’incapacité de l’Aftam à gérer dignement les foyers est de plus en plus visible. Les foyers sont en danger ! Ils sont dégradés, l’eau coule partout, il faut un parapluie pour aller aux toilettes dans certains d’entre eux, de nombreux ascenseurs sont en panne, le nettoyage est mal fait, il faut attendre des semaines, souvent des mois pour une réparation, même petite, il y a sans arrêt des pannes d’électricité, d’eau chaude et de chauffage, surtout le week-end quand il n’y a personne, le numéro d’astreinte ne fonctionne pas, le personnel est insuffisant, les absences ne sont pas remplacées, il n’y a plus de responsable sur place.... Visiblement, l’Aftam fait des économies sur le dos et les condiotions de vie des résidents.
Pour faire la fête, il y a de l’argent ! Pour réparer les fuites et nettoyer les foyers, il n’y en a pas !
Et pourquoi, dépenser tant d’argent pour changer de nom ?
A ses débuts, l’Aftam avait comme responsabilité essentielle de loger les travailleurs immigrés vivant sans leur famille restée au pays. Ça voulait dire : sortir ces travailleurs des taudis et des mains des marchands de sommeil, leur permettre un choix de vie collective, faciliter leur épargne pour financer leurs multiples projets de développement au pays d’origine, les aider à se former...
Aujourd’hui, ils ont le net sentiment que l’Aftam ne s’intéresse plus à eux (sauf pour ramasser les loyers) mais qu’elle cherche à devenir une grosse structure technocratique et à se placer sur le « marché » des résidences sociales pour toutes les personnes que la crise précarise et fragilise. Les travailleurs des foyers doivent laisser la place, ils doivent devenir des invisibles. Au détriment des résidents actuels et de leur choix de vie collective, les foyers doivent devenir des « résidences sociales », nouveau système de relégation des pauvres, sous-logement social, vrai fourre-tout de la misère sociale.
Le projet actuel est devenu le contraire du projet de départ
L’Aftam change de nom pour mieux changer de mission,
Cette « fête » n’est pas celle des travailleurs des foyers qui vous demandent de renoncer à ce gaspillage.
Ces travailleurs attendent du gestionnaire de leurs foyers qu’il gère BIEN, avec un personnel en nombre suffisant, motivé et bien formé ; ils attendent qu’il renonce à les traiter comme des mineurs, qu’il respecte ses engagements de concertation et de dialogue, qu’il s’engage avec eux pour le droit au logement, le droit à la vie privée et le droit à la vie collective.
Coordination des foyers Aftam
Collectif Pour l’Avenir des Foyers
copaf copaf.ouvaton.org
8 rue Gustave Rouanet 75018 Paris