En Europe, après d’autres régions du monde, la lutte des classes se déploie et se concentre aujourd’hui autour de la dette. La crise de la dette touche maintenant les États-Unis et le monde anglo-saxon, autrement dit les pays où sont nés non seulement la dernière débâcle financière, mais aussi et surtout le néolibéralisme.
La relation créancier-débiteur, qui sera au cœur de notre propos, intensifie les mécanismes de l’exploitation et de la domination de manière transversale puisqu’elle ne fait aucune distinction entre travailleurs et chômeurs, consommateurs et producteurs, actifs et inactifs, retraités et allocataires du RSA. Tous sont des « débiteurs » , coupables et responsables face au capital, lequel se manifeste comme le Grand Créancier, le Créancier universel.
Il s’agit d’un sxtrait de La fabrique de l’homme endetté, essai sur la condition néolibérale, la suite de cet extrait. Le livre est paru aux Éditions Amsterdam, 2011.
Sonore : La fabrique de l’homme endetté, essai sur la condition néolibérale
Compléments éventuels :
• Dette objective et dette subjective, des droits sociaux à la dette - Enquête collective
• Déprolétarisation et nouvelle prolétarisation - Enquête collective
• « Refondation sociale » patronale : Le gouvernement par l’individualisation, Maurizio Lazzarato
• La personne devient une entreprise, note sur le travail de production de soi, André Gorz
• À gauche poubelle, précaires rebelles - Cargo, mai 1998 et Trois critiques des années Mitterrand