On y est. La mairie de Paris ne voulait pas nous reloger à la hauteur de nos nécessités, de nos activités. On s’est relogé nous-même, dans un lieu appartenant bien-sûr à la mairie. Cela se trouve au 63-65 boulevard de Charonne. Il y a deux ans et demi, nous avions proposé à la mairie qu’elle nous reloge dans ce lieu. Elle avait refusé, s’obstinant à nous proposer des espaces inadéquats. Ce lieu était vide depuis. Suite à un rassemblement, nous l’avons investi avec l’intention d’y rester à moins que la mairie nous cède un lieu correspondant à nos attentes.
Pour rappel, la mairie de Paris nous a affirmé qu’elle n’hésiterait pas à recourir aux forces de l’ordre pour nous expulser du quai de Charente que nous occupons depuis des années. Sa dernière proposition en date est 70 m2 de bureaux.
Nos activités ne rentrent pas dans 70 m2 de bureaux.
Nous avons besoin, collectivement, de nous organiser, de réfléchir, de faire la cuisine, de projeter des films, de fabriquer des banderoles, de venir sans rendez-vous, de résister à l’arbitraire de Pôle emploi et de la CAf, de lire, de discuter, d’écrire, de produire des analyses, d’envisager de nouvelles actions, de partager une bibliothèque, de tenir des assemblées houleuses ou pas, de prendre nos repas ensemble, d’accueillir des camarades de passage, de rencontrer d’autres luttes, de dessiner des affiches, d’échapper à l’isolement et à la platitude d’une vie tout entière soumise à la norme de l’emploi.
Parce que nous avons besoin de lieux pour habiter le monde, nous agissons pour le relogement de la CIP.
Une délégation est actuellement en discussion avec le cabinet de la Mairie du 11ème.
Besoin de monde pour soutenir les occupants au 63-65 boulevard de Charonne.