Capitaliste collectif. Quoi qu’en pensent ceux qui invoquent sa « neutralité », c’est depuis les stages Barre de 1976, ou les TUC et SIVP socialistes des années 80, que l’on constate que l’État précarise. Et pas seulement en instaurant un RMi interdit aux moins de 25 ans, comme en 1988, puis le RSA, la retraite inaccessible, etc. mais aussi dans l’emploi.
L’État est l’un des premiers employeurs de précaires. Et il multiplie ses laboratoires destinés à restructurer le salariat. Des « auxiliaires de vie scolaire » (AVS) et des « emplois vie scolaire » (EVS) tentent de s’organiser et disent ci-dessous ce qu’il en est, là où ils sont, des tendances actuelles de la gestion de la main d’oeuvre.
AVS et EVS !
FORMATION OBLIGATOIRE
FORMATION RÉMUNÉRÉE !
Si vous lisez ce tract, c’est que ce matin ou cet après-midi, alors que vous pourriez profiter, seul ou en famille, de votre temps de congé, vous vous trouvez obligé(e) d’assister à une séance de « formation » que vous n’avez nullement choisie mais qui vous a été imposée, autoritairement, par les services du Rectorat !
Déjà assujettis, pour la majorité d’entre nous (EVS ou AVS) à 24 heures de travail hebdomadaires payées 20 heures (un scandale absolu mis sur le compte de « l’annualisation » et revenant tout bonnement à faire payer leurs vacances aux salariés, à l’encontre de toutes les conquêtes sociales obtenues en France en terme de « congés payés » depuis des décennies), nous voilà maintenant, en plus, contraints de rogner sur notre temps de repos pour venir pointer à leurs « formations » obligatoires.
CETTE SITUATION EST INTOLÉRABLE ET ILLÉGALE !
SI CES FORMATIONS SONT OBLIGATOIRES, ELLES DOIVENT ETRE PAYÉES !
Le droit du travail actuel reconnaît en effet deux types de formation que l’employeur peut imposer à son salarié :
La première vise à « l’adaptation au poste ou à l’évolution ou au maintien dans l’emploi dans l’entreprise » du salarié : cette formation, dispensée en principe pendant les horaires de travail, donne lieu au « maintien par l’entreprise de la rémunération » et éventuellement, en cas de dépassement de ces horaires, au paiement d’heures supplémentaires(Article L6321-2 du Code du Travail).
Le deuxième type de formation prévue a pour but de « développer les compétences du salarié » : celle-ci n’est indemnisée qu’« à hauteur de 50 % de la rémunération nette de référence du salarié concerné » (Article D6321-5 du Code du Travail).
Dans tous les cas ne pas accepter une formation en dehors de son temps de travail ne peut constituer une faute ni un motif de licenciement, mais surtout, si le salarié accepte cette formation, les séances auxquelles il se rend HORS DE SON TEMPS DE TRAVAIL doivent être indemnisées.
Dans tous les cas, la rémunération est obligatoire !
Nous appelons donc au simple respect du Droit du Travail et au paiement de ces heures de formations obligatoires imposées par le Rectorat. Ayant déjà à exercer une fonction difficile, précaire, auprès d’un public particulièrement fragile, nous ne saurions renoncer à défendre notre droit élémentaire au repos et/ou à une vie familiale décente. À l’heure où de sombres menaces planent au-dessus de nos têtes, où des centaines de contrats d’AVS-EVS ne sont pas reconduits, plongeant des centaines de familles d’enfants handicapés dans la détresse, et désorganisant des centaines d’écoles en France, cette lutte nous concerne toutes et tous !
Sud-Éducation Paris dénonce le recours à des contrats de droit privé, contrats plus que précaires. Sud-Éducation Paris exige la titularisation sans conditions de tous les précaires, le recrutement de personnels titulaires pour faire face aux besoins et l’arrêt du recours à la précarité.
Isolés, nous ne sommes rien ! Unis, nous obtiendrons justice !
La création d’une section des précaires EVS-AVS parisiens au sein du syndicat SUD-Éducation permet de définir un premier axe de lutte qui concerne les formations obligatoires non-payées imposées par le rectorat aux EVS-AVS (Voir le tract ci-dessus, distribué à tous les EVS-AVS de Paris obligés de venir y assister sur le temps de repos !).
Ces formations sont ILLEGALES si elles ne sont pas rémunérée.
Des actions aux prudhommes sur cette base sont évidemment d’actualité, et nous sommes confiants dans la victoire : si nous leur coûtons cher, nos interlocuteurs seront bien obligés d’en rabattre sur leurs prétentions à la précarisation généralisée de tous les personnels de l’Éducation Nationale.
Le scandale de l’annualisation et des « 24 heures payées 20 à cause des vacances » sera notre prochaine cible, et là aussi nous gagnerons !
Qui nous aime nous suive !
Contact : SUD éducation, 30 bis rue des boulets, 75011 Paris - Tel : 01 44 64 72 61 - sudeducation75 wanadoo.fr
La coordination va être expulsée
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