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Persistance : Constitution d’un comité de liaison universitaires-précaires à Rennes

Publié, le lundi 6 décembre 2010 | Imprimer Imprimer |
Dernière modification : lundi 6 décembre 2010


Invitation à la constitution d’un comité de liaison universitaires-précaires en vue de prolonger le mouvement

Malgré l’ampleur de la mobilisation contre l’impopulaire « réforme » des retraites, nous ne sommes pas parvenus à faire plier Sarkozy et sa bande sur ce qui apparait être aux yeux de tous, une injustice de plus...ou de trop.
Ce qui reste aujourd’hui de ce mouvement pour ceux qui ont eu l’occasion de s’en saisir, c’est une tension palpable, un sentiment de frustration, une colère dépassant largement la seule question de devoir travailler deux ans de plus.

L’acquis de ce mouvement, ce que cherchent à faire perdurer notamment l’Assemblée Générale Interprofessionnelle et la Maison de la Grève, ce sont les liaisons entre étudiants, travailleurs et chômeurs, syndiqués ou pas, qui se sont consolidées au cours des journées d’action, des grèves et des blocages économiques.
Nous sommes nombreux à penser qu’il faut partir de là si nous voulons faire entendre une parole politique qui ne soit pas celle des lieux de prise de décisions institutionnelles.
Nous entendons prolonger cette lutte bien que la force coercitive de ce système capitaliste fasse tout pour dissiper toute potentialité de résistance en faisant en sorte que chacun reste bien à sa place : retour au travail pour les salariés après de lourdes pertes de salaires, retour en cours pour les étudiants de plus en plus soumis à une évaluation continue, retour à Pôle emploi pour les chômeurs devant être prêts à accepter n’importe quel emploi.

Après la grève générale dans les Antilles (2009), celle en Espagne en septembre dernier, la révolte en Grèce et les mouvements étudiants récurrents en Europe, de nombreuses voix se font entendre affirmant le refus d’un système économique dont la crise structurelle justifie d’imposer toujours de nouveaux sacrifices à ceux qui subissent le plus durement les conséquences de ce mode de gouvernance.

Nous, quelques étudiants, chômeurs et salariés précaires rennais, pensons qu’il est aujourd’hui nécessaire de construire une position offensive, par delà les résistances légitimes aux attaques gouvernementales. Le gouvernement nous montre bien que la force est à celui qui détient l’initiative.
Nous pensons qu’une telle disposition prend sens au sein des universités qui ne peuvent pas poursuivre leurs activités comme s’il ne s’était rien passé et pire encore, comme si les facs d’aujourd’hui étaient un espace neutre, un en dehors de l’organisation capitaliste du monde.
Ne nous sommes-nous pas par deux fois opposés à la loi dite autonomie des universités (LRU) consacrant la subordination des universités aux demandes des entreprises, sous l’égide d’un président investit des pleins pouvoirs ?
De plus, étudiants, chômeurs et précaires, nous avons pu constater la porosité de chacune de ces conditions.
En effet, certains sont inscrits à l’université et dans le même temps doivent travailler pour toucher un salaire de misère pour ainsi espérer accéder au nécessaire que nous payons chaque jour un peu plus (tickets de RU, loyer, transports...).
Parfois, certains sont chômeurs au terme de leurs études. Certains aimeraient les reprendre mais perdent alors leur allocation chômage ou leur RSA [à moins de la jouer fine ce que font de nombreux demandeurs de revenu encore inscrits en second cycle, qu’il se pacsent avec un(e) allocataires RSA si ils ont moins de 25 ans ou par d’autres arrangements, ndr].
Beaucoup doivent interrompre leurs études étant contraints de travailler à temps plein et bien qu’ils désirent retourner à la fac, le système ne leur laisse pas d’autres choix que de poursuivre le turbin, dans des jobs qui n’intéressent personne, mal payés, qualifiés d’alimentaires.
Enfin, à travers la formation continue, un nombre croissant de salariés est amené à fréquenter l’espace universitaire.
Ce que nous avons de commun, c’est de refuser la subordination du savoir aux exigences du développement capitaliste, façonnant notre manière d’être et d’apprendre ; de refuser l’idée d’un savoir indifférent aux conflits politiques qui traversent la société. Cette idée, nous voulons l’inscrire au cœur de l’espace universitaire, auprès de tous ceux qui ne se reconnaissent pas dans son devenir entrepreneurial et n’ont pas l’intention de servir de variables d’ajustement (BIATOSS, enseignants, personnels vacataires et précaires...).

Il s’agit donc tant de fabriquer et de faire circuler des savoirs en lutte, que de construire des luttes où ces savoirs puissent s’inscrire.

Nous appelons pour ce faire à un comité de liaison universitaires-précaires.

Nous invitons le plus grand nombre à participer à une première discussion dans laquelle il sera question de :

• la constitution à l’université d’un espace politique, intersyndical et transcatégoriel ouvert à tous ceux qui ne veulent pas attendre les prochaines grandes échéances pour se mobiliser.

• le développement à Rennes 2, de pratiques d’autodéfense collective afin de défendre nos droits et d’en conquérir de nouveaux dans les espaces de gestion de la précarité (CROUS, CAF, Pôle emploi...).

• la mise en œuvre d’une réflexion critique à l’endroit de l’université, permettant d’envisager notamment l’émergence de cours alternatifs sur la base d’une coopération égalitaire entre enseignants et non enseignants.

• toutes autres propositions visant à entretenir un esprit de résistance sur le campus.

Rendez-vous pour créer notre comité de liaison
Mardi 7 décembre à 17h , hall B
Lors d’un goûter suivi d’une discussion

Archive : L’école, atelier de la société-usine


La coordination des intermittents et précaires est désormais expulsable. La seule « proposition » de relogement de la mairie est un local qui nécessite des travaux et devra être évacué... au printemps ou à l’automne prochain.
Cette « proposition » n’a rien du « relogement pérenne » autrefois évoqué par des responsables municipaux. Elle ne correspond pas non plus aux engagements du Maire de Paris. Continuons à exiger de la Ville un réel relogement.

Merci de signer et faire connaître la pétition en ligne :

Nous avons besoin de lieux pour habiter le monde, la coordination doit être relogée





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