Depuis deux semaines, le mouvement de contestation populaire qui s’est cristallisé autour de la réforme des retraites va incontestablement de seuil en seuil. Les manifestations se succèdent sur tout le territoire, bien au-delà des seules « journées d’action ». Des grèves sont reconduites depuis une dizaine de jours dans de nombreux secteurs. On envisage dans les prochaines jours que la raréfaction de l’essence se transforme en pénurie généralisée sans pour autant que le soutien de l’opinion en soit entamé. Au contraire. Partout, le mot d’ordre de blocage de l’économie est avancé et mis en oeuvre.
La liaison interprofessionnelle hier si difficile à mettre en place, entre des étudiants, des chômeurs et des salariés, se réalise aujourd’hui de manière presque naturelle. La jeunesse scolarisée occupe nombre de lycées et d’universités. Des caisses de grève circulent pour soutenir les grévistes du rail, des raffineries, de l’éducation... La détermination des grévistes fait la preuve d’un refus de s’en remettre à l’échéance des prochaines élections présidentielles pour exprimer dès maintenant un désaveu de l’évolution générale des politiques gouvernementales.
Beaucoup affirment que cette mobilisation contre la « réforme » des retraites, inédite dans ses formes depuis des années, est une révolte contre les politiques réactionnaires menées depuis fort longtemps, et dont l’arrogance sarkozyste ne représente que la quintessence. Dans le même temps, le pouvoir actuel réagit et tente d’affaiblir la contestation grandissante non seulement par la répression et l’exhibition des soit-disant « violences des casseurs » mais aussi en agitant le chantage à l’emploi et en se présentant comme le détenteur de la justice et de la liberté. Comment peut-on décemment présenter les grévistes comme une menace pour l’emploi alors même que des centaines de milliers de salariés sont licenciés sur l’autel de la compétitivité, qui n’est rien d’autre que l’avidité insatiable des capitalistes ? N’est-ce pas d’ailleurs la même logique qui nous « impose » de réduire le système par répartition à peau de chagrin et de l’« ouvrir » à la capitalisation ? Comment le gouvernement de Sarkozy pourrait-il incarner le parti de la liberté que le blocage de l’économie menacerait ? N’a t-on pas vu ces dernières années l’attaque des libertés publiques s’accélérer par le contrôle de plus en plus étroit du pouvoir judiciaire, de la presse, ou par le fichage généralisé de la population ? Ne voit-on pas ces derniers jours la provocation et l’arbitraire policier tomber sur celui qui était là au mauvais endroit au mauvais moment, ou qui manifestait un peu trop bruyamment son hostilité au pouvoir de l’argent et à la xénophobie d’Etat ? Quand la loi est injuste, la justice passe avant la loi.
A Rennes, outre les grèves des cheminots, des enseignants, des conducteurs de bus..., de nombreuses actions de blocage économique ont été effectuées avec la participation de nombreux individus issus de secteurs socio-professionnels variés : étudiants, lycéens, chômeurs, cheminots, personnels de l’éducation, des impôts, communaux, ouvriers de la pétrochimie, hospitaliers, routiers, etc...
Pourquoi une assemblée générale interprofessionnelle est elle nécessaire ?
Cette assemblée, que nous souhaitons voir se réunir tous les jours et en un lieu fixe aurait pour première vocation de coordonner les secteurs en lutte par delà les appartenances syndicales et politiques et les catégories socio-professionnelles. Cela signifie à la fois chercher à consolider le mouvement de grève reconductible, l’étendre, et le durcir, notamment à travers l’organisation d’actions de blocage économique de grande envergure. Ces dernières doivent avoir pour double vocation de faire pression sur le gouvernement et le patronat, et à encourager la lutte des salariés sur les sites bloqués. Cette assemblée générale interprofessionnelle, nous la voulons réellement démocratique. Nous la voulons ouverte à tous, capable de rendre concrète pour chacun, qu’il soit gréviste ou non, syndiqué ou non, salarié, chômeur, précaire, étudiant..., la possibilité et la légitimité d’y prendre la parole et de participer à la prise de décision. Cette assemblée se doit d’être un lieu de débat, de confrontation, et de mise en commun entre différentes composantes et tendances du mouvement, différentes analyses, différentes stratégies de lutte, et donc de dépasser le sectarisme. Au contraire, elle doit participer d’une démarche unitaire et solidaire exigeante, qui pourrait se matérialiser notamment par un renforcement des initiatives de caisses de grève, de soutien juridique et financier face à la répression (y compris des formes de révolte les plus stigmatisées), d’une capacité à se prêter mutuellement main forte pour mener des actions ou tenir des piquets de grève. Pour autant, cette assemblée ne doit pas se limiter au débat, à l’organisation d’actions et à la solidarité.
Elle doit aussi se faire l’expression du mécontentement général à l’égard des politiques actuelles, et par là, encourager la formulation de revendications supplémentaires à celle du retrait du projet de loi. L’arbre des retraites ne doit pas cacher la forêt du rouleau compresseur que les classes populaires subissent depuis un certain nombre d’années. Ainsi, nous souhaitons que cette assemblée devienne un véritable organe de contre-pouvoir populaire, à la hauteur de la pression formulée par la base à l’endroit des confédérations syndicales pour qu’elles se maintiennent dans le mouvement. Dans ces conditions, l’assemblée générale interprofessionnelle de Rennes n’est pas vouée à exister en vase clos, mais à se coordonner avec toutes les initiatives convergentes dans les autres villes, sur une base que nous souhaitons régionale, voire nationale. Ceci implique une volonté claire des grévistes de construire une parole propre, en capacité de contrer la désinformation des médias et du pouvoir, et de contester le monopole de la parole des « leaders » qui occupent la scène médiatique.
AG interpro de Rennes, lundi 25 Octobre, mardi 25 octobre, mercredi 26 octobre à 18h, Place du parlement
Autres rdv :
Lundi 25, 04h30 : pour départ en action devant les locaux syndicaux des cheminots : 6, rue Pierre Martin.
Mardi 26 : idem
Mercredi 27, 12h : rassemblement devant le parlement de Bretagne contre la répression et en soutien à Jerôme, cheminot CGT de ST-Nazaire, condamné en première instance à 2 mois ferme pour un soi-disant jet de pierre. Son appel (parlement est aussi le lieu de la cour d’appel régional) a lieu à
13h30. Venez nombreux le soutenir
source : http://nantes.indymedia.org/
Grève jusqu’à la retraite.
Ce monde est pourri, ce monde est vieux, minimum vieillesse dès 16 ans.
Piquets volants, bloquons l’argent, piquets mobiles, bloquons la ville
Le harcèlement quotidien du pouvoir économique et politique s’accélère - Fac de Caen
Quelle retraite pour les précaires ? Quelle grève pour les chômeurs ?
Retraite : à 95 ans, je n’aurai pas mes trimestres
Comme Maryvonne à Brest, va falloir pointer à Pôle emploi à 80 piges
Nous sommes tous des inter-mutants du spectacle ! - 1996
Pas de retraite pour les précaires, y a-t-il une vie avant la mort ?
Il y a déjà eu plus de 2200 arrestations. Les procédures judiciaires se multiplient. Des condamnations à de la prison ferme commencent à tomber.
Donc, si ce n’est fait, prenez connaissance et diffusez ce Pense-bête « manif & garde à vue ».
Lire aussi
Dans chaque ville, piquets mobiles !
Plus d’informations :
http://engreve.wordpress.com/
http://grenoble.indymedia.org/
http://www.hns-info.net/spip.php?mot14
http://juralibertaire.over-blog.com/
https://paris.indymedia.org/
http://rebellyon.info/
http://rennes-info.org/
http://www.solidaires.org/rubrique3...
http://www.7septembre2010.fr/