Lundi 18 octobre, Rennes 2 vote le blocage de la fac jusqu’au vendredi 22 octobre. Dans plusieurs dizaines d’universités les étudiants et les personnels entrent en lutte (voir par exemple l’occupation à Strasbourg). Une coordination a lieu ce w-e à Rennes.
On attendra pas d’être au minimum vieillesse.
Un, deux, mille blocages !
Vingt, cent, dix mille piquets mobiles !
Nous, lycéens de Rennes et étudiants de la fac de Rennes 2, réunis dans nos assemblées générales le 14 octobre 2010, appelons l’ensemble des lycéens et des universités à se mettre en grève reconductible et illimitée, jusqu’au retrait de la réforme des retraites.
Cette réforme n’est pas négociable. C’est au nom de faux prétextes que le gouvernement tente de l’imposer.
Il dit que les caisses sont vides. Mais il ne fait rien contre le chômage et la baisse des salaires. Au contraire, il supprime des emplois et multiplie les exonérations de cotisations pour le patronat. Ces exonérations, c’est de l’argent volé aux salariés et à la Sécurité sociale.
Il dit que le problème est démographique, sans tenir compte de la hausse de la productivité. Pour sauver les retraites, il faudrait partager les richesses créées par le progrès technique.
Il dit qu’il fait cette réforme au nom des générations futures... Mais il ignore la mobilisation de la jeunesse aux côtés des salariés. Nous refusons de cotiser 41,5 annuités et d’attendre 67 ans pour une retraite à taux plein, sachant que notre durée d’études s’allonge et que nous rencontrerons dans nos vies le chômage et la précarité. Nous refusons d’être mis en concurrence avec les salariés les plus âgés qui, au lieu de partir à la retraite, seront désormais obligés de garder les emplois que nous pourrions occuper.*
Le gouvernement détruit nos diplômes avec les réformes de l’Education (LRU, réforme Chatel, ...) et veut faire de nous des travailleurs précaires et sans garanties collectives tout au long de notre vie ! Il voudrait qu’on accepte en plus de ne pas avoir de retraites et de bosser jusqu’à la mort !
Pour nous s’en est trop ! Nous refusons d’être la génération sacrifiée !
Le gouvernement cherche à faire diversion et surtout à nous diviser avec une offensive raciste et sécuritaire. Mais la jeunesse et les travailleurs ne tombent pas dans son piège nauséabond. Nous affirmons notre solidarité avec tous ceux et toutes celles qui subissent l’offensive sociale du patronat et du gouvernement : lycéens, étudiants, travailleurs précaires, privés d’emplois, du public et du privé, français ou immigrés, avec ou sans papiers... Nous demandons tous ensemble l’abrogation des lois et décrets racistes et l’arrêt immédiat de toutes les expulsions.
C’est bien de l’unité que nous aurons besoin pour obliger le gouvernement à céder, comme nous l’avons fait en 1995 contre Alain Juppé et en 2006 contre Dominique de Villepin. [ Et contre Debré, en 1973, voir : L’école, atelier de la société-usine - L’école-en-lutte, 1973 et tant d’autres depuis...]
En 1995, la plus grande manifestation avait rassemblé deux millions de manifestants. En 2006, ils étaient trois millions par deux fois. Cette année, avec près de trois millions dès le 7 septembre et 3,5 millions le 12 octobre, le gouvernement est plus en difficulté que jamais. Il faut l’empêcher de reprendre la main. Amplifions la mobilisation, bloquons le pays ! Alors que de nombreux secteurs de l’économie sont en grève reconductible, la jeunesse se doit de les rejoindre.
Dans tous les lycées, dans toutes les villes et dans toutes les universités, nous appelons à la tenue d’assemblées générales massives, afin de voter la grève reconductible. Nous appelons à une journée de grève et de blocage dans l’ensemble des facs et des lycées mardi 19 octobre et a une journée de manifestation aux cotes des salaries. Nous appelons à la mise en place de cortèges de facs et de lycées dans toutes les manifestations, afin de nous regrouper au-delà de nos différences.
La victoire est possible. Elle dépend de tous !
Rennes 14 octobre 2010
Source : http://rennes-info.org/ Vous trouverez d’autres textes et des vidéos d’actions de blocage réalisées à Rennes sur ce site.
* C’est mal comprendre la précarité, c’est s’aveugler que de voir l’emploi comme un bien rare. Malgré les discours des partis de gauche et syndicaux, la question n’est pas là. Les étudiants travaillent à se former, sont employés en stage sans les garanties attachées à l’emploi et connaissent bien la précarité de l’emploi dont dépend leur subsistance (en Seine Saint-Denis, un lycéen de plus de 16 ans sur 4 occupe un emploi à un moment ou un autre de l’année). Est-il sérieux de s’appuyer sur le déni de sa propre situation pour la transformer ?
Tant que l’on s’obstinera à penser en termes de « privés d’emplois » on se fera avoir en choisissant de considérer les chômeurs et les précaires exclusivement comme des victimes. Même la CGT chômeurs, pourtant peu avare du terme de « privé d’emploi » et travailliste en diable, ne l’ignore pas tout à fait : elle utilise aussi le terme chômeur rebelle.
Banalité de base à ne pas lâcher : le chômage n’est pas l’envers du travail mais l’un de ses moments.
Laissons à d’autres la dénonciation des assistés et la commisération pour les z’exclus : N’oublions jamais que près de 40% des chômeurs indemnisés sont des « chômeurs en activité à temps réduit », c’est à dire qu’ils dépendent à la fois du salaire d’un ou plusieurs emplois et des allocs chômage.
Souvenons nous que, comme le montre l’exemple des intermittents du spectacle et tant d’autres, le travail excède l’emploi (la production de richesse ne se rapporte pas exclusivement à la mesure du temps d’emploi ; idem, le montant des cotisations salariales gagé sur le volume horaire d’emploi est une base absolument insuffisante pour assurer une mutualisation des ressources à laquelle le capitalisme est par nature opposé)
Si nous décolonisions nos pensées de ce quelles trimballent de visions dominantes et destinées à servir la domination, nous serions moins faiblement armés pour lutter. C’est le moment !
• Les routiers entrent action, une unité pratique se dégage pour organiser le blocage de la société (on refera pas 95), dans des secteurs stratégiques, sur une base territoriale
• Des formes de grèves tournantes s’inventent (perdre moins de thune et bloquer plus, cf. ports, Sncf, pétrochimie)
et maintenant ?
2006 : Appel du 22 février (Rennes II - Tendance gréviste ni CPE ni CDI), 2006
Quelle retraite pour les précaires ? Quelle grève pour les chômeurs ?
Contre l’exploitation, bloquons l’économie !
Blocage d’un centre des impôts, de la rocade et d’un hyper puis du dépôt pétrolier à Rennes
Retraite : à 95 ans, je n’aurai pas mes trimestres
Comme Maryvonne à Brest, va falloir pointer à Pôle emploi à 80 piges
Pas de retraite pour les précaires, y a-t-il une vie avant la mort ?
Les banques s’engrècent ! Jeudi 24 juin, grève des chômeurs !
Ni emploi forcé, ni culpabilisation, ni management, grève des chômeurs !
17 affiches pour la grève des chômeurs - CAFards, Montreuil
Plus d’informations sur les luttes en cours :
http://engreve.wordpress.com/
http://grenoble.indymedia.org/
http://www.hns-info.net/spip.php?mot14
http://juralibertaire.over-blog.com/
http://nantes.indymedia.org/
https://paris.indymedia.org/
http://rebellyon.info/
http://rennes-info.org/
http://www.solidaires.org/rubrique3...
http://www.7septembre2010.fr/