L’Assemblée générale de grève des enseignants du 1er degré à Montreuil a organisé une première assemblée générale interprofessionelle il y a deux semaines à la bourse du Travail. Les CAFards de Montreuil ont rejoint cet espace d’organisation et avec les enseignants grévistes appellent tous les montreuillois - salariés du public ou du privé, précaires en tous genres,
chômeurs à temps plein ou partiel, retraités au minimum vieillesse ou plus,
parents d’élèves, élèves en quête d’émancipation -
à participer à l’assemblée interprofessionnelle
lundi 18 octobre à 1Oh à la mairie de Montreuil
afin d’organiser la grève sur la ville et ailleurs.
QUELLE RETRAITE POUR LES PRÉCAIRES ?
QUELLE GRÈVE POUR LES CHÔMEURS ?
L’actualité est aux retraites. Hier, c’était les allocations familiales et la sécurité sociale. Demain, ça sera l’allocation-chômage. En nous postillonnant leurs caviar à la gueule, le gouvernement et le Médef justifient toutes ces réformes à coup de « crise économique » et de « déséquilibre démographique » . Nous vivons trop longtemps, nous sommes trop souvent malades, nous sommes trop nombreux à chômer et pas assez à cotiser. Bref, nous coûtons toujours trop cher. Par « réalisme économique » , il faudrait que chacun fasse un effort, se serre un peu plus la ceinture pour « sauver » les systèmes de répartition.
Faire passer l’âge de départ à la retraite de 60 à 62 ans, c’est dire : « Vous allez devoir travailler plus longtemps pour toucher une retraite convenable » . Cette injonction au travail est un foutage de gueule. Une grande partie de ceux qui arrivent à l’âge de la retraite est déjà sortie de l’emploi. Par épuisement, ras-le-bol, licenciement ou maladie. Dans un contexte de chômage structurel et de précarisation de l’emploi, la figure du travailleur garanti qui cotise à taux plein est devenue marginale. Précaires permanents, RMIstes de longue date, CDIstes à temps partiel, RSAstes fraîchement arrivés, sans-papiers, intérimaires depuis toujours, étudiants longue durée, jeunes disqualifiés, nous sommes déjà très nombreux à être exclus du système de retraites actuel. Nous, nous ne cotiserons jamais assez.
Loin de vouloir sauver quoique ce soit, cette réforme réduit toujours plus la possibilité d’une retraite à taux plein, voire d’une retraite tout court. Elle poursuit la destruction progressive du système par répartition et son remplacement par des logiques de privatisation. Il ne reste à chacun qu’à investir comme un bon petit capitaliste dans l’immobilier, des fonds de pensions ou des assurances privées.
La « pédagogie » gouvernementale appliquée au « problème » des retraites est la même que celle appliquée au « problème » du chômage : nous serions tous individuellement responsables du déficit comptable, responsables de ne pas savoir nous adapter aux exigences du marché, de ne pas être prêt à nous vendre à n’importe quel prix, de ne pas nous comporter comme d’habiles petits auto-entrepreneurs de nous-mêmes, de ne pas participer à notre propre exploitation. Nous serions tous responsable de la dette de l’Entreprise-France, et cette logique culpabilisante justifie de soumettre au chantage tout argent redistribué socialement.
Refuser la réforme des retraites, c’est commencer par dire : « Non, nous ne devons rien ! » , « Pas question d’endosser le sauvetage de l’économie et d’un capitalisme en crise ! » . C’est dire : « On ne veut pas travailler plus. »
Aujourd’hui, on parle de grève générale comme seul moyen de bloquer cette réforme des retraites, mais le débat se limite le plus souvent à la question des préavis syndicaux. De son côté, le gouvernement travaille à invisibiliser la grève : le service minimum la rend toujours plus inefficace. Et pour les précaires ? Quelle grève quand on travaille en intérim, quand le patron menace de ne pas renouveler notre CDD, quand on ne travaille jamais plus de six mois dans une même boite, quand on bosse au black, quand on ne pointe qu’à Pôle Emploi ?
Que nous ayons un espace de travail ou pas, nous pouvons nous organiser de manière transversale au-delà des corporations ou des statuts. Il faut que s’inventent des nouvelles formes de grève. Bloquer un Pôle emploi avec des sans papiers, occuper un lycée avec des retraités et une maison de retraite avec des collégiens, débrayer une assurance privée avec des vacataires du public, faire un piquet avec des coursiers, investir un centre d’impôt avec des non-solvables, réquisitionner les marchandises d’un Monoprix avec des vendeurs à la sauvette, bloquer une autoroute avec des agents RATP, investir des boite des coaching avec des dockers, faire une AG dans une école de commerce avec des agents de Pole Emploi en CDD, ...
PRÉCAIRES, CHÔMEURS :
EN GRÈVE JUSQU’À LA RETRAITE !
cafardsdemontreuil riseup.org
À Montreuil, des CAFards - précaires et chômeurs ayant de près ou de loin affaire à la CAF, à Pôle Emploi, ou à la CPAM - se sont associés pour faire face collectivement à ces administrations : débloquer des dossiers en faisant irruption à plusieurs au Pôle emploi ou à la CAF, contrôler collectivement les contrôleurs domiciliaires, étudier ensemble à quelle sauce on veut nous cuisiner, ... bref prendre nos affaires en main.
Soyons nombreux à nous retrouver tous les mardi de 17h à 20h (sauf les jours de grève) au CAFé des CAFards de Montreuil, 9 rue François Debergue M°Croix-de-Chavaux.
C’est pour tout le monde que chacun se bat ! Parents en lutte
Dans chaque ville, piquets mobiles !
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