L’ANSA, agence nouvelles des solidarités actives, passage du génie, Paris 12e, association fondée par Marin Hirsch, commissaire du gouvernement à la question sociale, instigateur du RSA, a été occupée par des chômeurs, des intermittents et des précaire ce vendredi 26 févrer.
Y aura plus de plein emploi
0n a faim de droits !
Alors que le communicant Wauquiez vient de lancer une poignées de miettes à la tête des précaires de ce pays, nous sommes aujourd’hui ici pour exprimer de légitimes exigences.
Pour les chômeurs, les précaires, les intermittents, les travailleurs pauvres, pour tous ceux qui sont menacés et frappés par la précarisation, l’urgence est à l’ordre du jour !
Baladés de sommet social en réunion technique, les chômeurs, précaires, intermittents, travailleurs pauvres et autres salariés à l’emploi discontinu peinent à survivre, toujours au bord de l’abyme. Gouvernement / MEDEF / partenaires « sociaux », nous n’avons ni confiance ni illusions. Nous n’attendrons pas la sortie du tunnel de la crise promise depuis déjà 35 ans.
50% de chômeurs non indemnisés, 12 millions de personnes directement confrontées à la précarité de l’emploi, 7 millions sous le seuil de pauvreté... face à l’avalanche de la misère qui étouffe et broie tant de nous, nous appelons les premiers concernés à inventer ensemble les moyens de se défendre.
Il faut que des garanties sociales soient concédées aux précaires de toute sorte, et par voie de conséquence à l’ensemble des salariés. Nous exigeons la fin des exonérations de cotisations patronales et le retour du montant de ces exonérations, niches et autre boucliers fiscaux à la collectivité.
Afin de permettre de vivre, quel que soit le temps d’emploi effectué, le montant et la durée des allocations ne doit écarter personne. Cela implique un RSA revalorisé à hauteur de 1000 euro soit effectivement étendu aux jeunes de moins de 25 ans (et pas à 3000 d’entre eux comme le prévoit le projet Hirsch), ainsi que le rétablissement et l’extension des droits connexes (allocations logement, CMU, transports gratuits, exonération de la taxe d’habitation...).
Contrairement au RSA et à l’ASS actuelles, aucune prestation sociale n’a à être minorée à cause des ressources du ménage, aucune chômeuse, aucun précaire n’a à subir une telle dépendance au conjoint, les allocations doivent être individualisées
Pôle emploi échoue à répondre aux besoins des ayants-droit, une réforme de cette institution doit donner la priorité à l’information et à l’accès aux droits des salariés inscrits au chômage.
Pour sortir de l’isolement, construire enfin un rapport de forces qui permette d’imposer le respect, nous appelons tous les concernés à rejoindre les organisations existantes et à en créer de nouvelles.
Du RSArnaque
au Revenu de Solidarité en Acte ?
La création du RSA il y a 9 mois n’a pas empêché et n’empêchera pas que des centaines de personnes meurent de misère cette année (cf. le recensement du collectif Les morts de la rue) ; cette mesure -pas plus que les miettes annoncées hier par le secrétaire d’État à l’emploi Laurent Wauquiez - ne règle pas le sort des surendettés sans cesse plus nombreux et des fins de droits
Mesure sociale phare du gouvernement, le RSA était censé améliorer la situation des travailleurs pauvres, or il n’en est rien. Conscients qu’il s’agit d’une usine-à-gaz, ceux-ci rechignent à prendre le chemin des Caf, des Msa et d’autres services sociaux pour se retrouver fliqués pour quelques dizaines d’euros.
On nous annonce depuis des mois l’instauration d’un RSA jeunes pour lequel il faudrait avoir travaillé au moins deux ans et avoir été indemnisé un an en tant que chômeur. Avant même que la mesure soit mise en oeuvre, on sait que guère plus de 3000 jeunes pourront y accéder.
Face au déni de droits qui caractérise cette politique sociale, aujourd’hui nous proposons une autre ouverture que celle dont se prévaut le gouvernement. Depuis les locaux de l’ANSA (Agence nouvelles des solidarités actives), qui a participé aux tests effectués avant l’instauration du RSA et s’occupe actuellement de la mise en oeuvre des Contrats uniques d’insertion (CUI), nous demandons au Commissaire du gouvernement Martin Hirsch, d’expérimenter à Paris un autre RSA.
D’un montant de 1000 euros, comprenant le rétablissement et l’extension des droits connexes (allocations logement, CMU, transports gratuits, exonération de la taxe d’habitation, etc.) celui-ci sera alloué à l’ensemble des personnes en âge de travailler (16 ans) ou d’être à la retraite (60 ans). Aucune prestation sociale n’a à être minorée à cause des ressources du ménage, aucune chômeuse, aucun précaire n’a à subir une dépendance au conjoint, l’allocation versée sera individuelle.
Pour faciliter cette expérimentation, nous demandons au secrétaire d’État à l’emploi que soit révisée la mission de Pôle emploi afin de prendre en compte les besoins et aspirations des ayants-droits. Une réforme de cette institution doit donner la priorité à l’information et à l’accès aux droits des salariés inscrits au chômage :
Liberté de choix de son emploi, droit à la formation, arrêt des radiations et du suivi mensuel imposé.
Rétablissement de l’accueil dans les Pôle Emploi ainsi que des lignes directes (suppression du 3949).
Abrogation de « l’offre raisonnable d’emploi ».
Arrêt de la sous-traitance et de l’externalisation des services du Pôle Emploi à des opérateurs privés
Liberté d’information et de parole dans les Pôle Emploi (arrêt des expulsions par la direction ou la police.)
Suppression des « lampes bleues », ce dispositif de traque des sans-papiers.
Nous attendons ici une réponse à notre proposition.
Les chômeurs, intermittents et précaires occupant l’ANSA.
Nous sommes les media :
La coordination des intermittents et précaires est menacée d’expulsion par la ville de Paris. Pour plus d’informations, lire la pétition pour le relogement signable en ligne :
Nous avons besoin de lieux pour habiter le monde
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Merci de signer et faites savoir !
Pour ne pas se laisser faire, agir collectivement :
Permanence CAP d’accueil et d’information sur le régime d’assurance-chômage des intermittents du spectacle, lundi de 15h à 18h. Envoyez questions détaillées, remarques, analyses à cap cip-idf.org
Permanences précarité, lundi de 15h à 17h30. Adressez témoignages, analyses, questions à permanenceprecarite cip-idf.org
À la CIP, 14 quai de charente, Paris 19e, M° Corentin Cariou, ligne 7, Tel 01 40 34 59 74