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À Pôle emploi, hier et demain - À Paris et Argenteuil

Publié, le jeudi 26 novembre 2009 | Imprimer Imprimer |
Dernière modification : vendredi 27 novembre 2009


Lundi à Paris, visite collective au Pôle emploi Vicq d’Azir, pour appeler à une action mercredi, durant laquelle le Pôle emploi d’Argenteuil a été lui aussi collectivement visité ; appeler aussi à un RV action le mercredi 2 décembre à 11 h, place du Châtelet et à la manifestation du 5 décembre (Paris, place Stalingrad, 14 h).

À une vingtaine, nous tentons de débloquer le dossier d’une intermittente basculée au régime général parce que Pôle emploi indemnisation (ex-Assedic) refuse de compter ses heures de congé individuel de formation (CIF) au régime du spectacle. Depuis des mois, elle est indemnisée bien en dessous de ce que prévoit la réglementation.

Il est arrivé précédemment que le médiateur national de Pôle emploi, le directeur de cabinet de Pôle IDF, ou les responsables d’agence finissent par lâcher du lest sous la pression collective en débloquant entre un et quinze dossiers selon les jours. Il est même arrivé qu’un patron du Pôle attende à l’agence Vicq d’Azir, devant la porte, l’arrivée de manifestants qui allaient en fait dans une autre antenne.

Ce jour-là, la décision du Pôle est toute différente : « Je vous entends très bien. On ne règle pas de dossiers sous la pression », « Je vous entends très bien. On ne règle pas de dossiers sous la pression », en boucle pendant quatre heures. Nous n’obtenons pas même un argument ou un texte motivant le refus d’indemnisation. Lors d’un récent passage, ils avaient fermé l’antenne pour un accompagnement collectif de cinq personnes... Depuis, un vigile a été implanté à demeure.

Les agents quittent les guichets pour s’enfermer dans les bureaux (est-ce qu’ils en profitent pour rattraper le retard qui s’accumule sur les dossiers ?), les responsables s’en vont, l’agence voisine, une ex-ANPE située dans la même rue, ferme, l’autre agence spectacle parisienne, Petites Ecuries, aussi. La tactique est limpide : faire en sorte que les intermittents qui essaient de régler individuellement des embrouilles pour obtenir leurs droits s’opposent à ceux qui sont venus le faire collectivement. Nous devons expliquer aux arrivants que la décision d’arrêter l’accueil relève de la direction. Vu la tactique employée, la prochaine fois on fera autrement.

Après avoir pique-niqué dans l’antenne sans obtenir plus, nous allons débloquer un dossier au Pôle Guy Môquet (rue Georgette Agutte). Un chômeur italien s’était vu refuser ses allocations au motif qu’il ne disposait que d’un numéro de sécurité sociale provisoire. Un agent avait même osé apposer, à la main, ce motif tout à fait illégal sur la lettre de décision de refus lorsque ce chômeur était venu demander des explications. Il est plus de 16 h lorsque nous arrivons. Panique de la directrice : nous risquons de rester au-delà de l’heure de fermeture. Ils se dépêchent de mettre en route l’indemnisation exigée. Nous diffusons des tracts dans les deux antennes de la rue, exigeons que les tracts soient affichés sur les panneaux prévus. Puis nous demandons que deux personnes présentes à l’action obtiennent le « rejet de demande d’ASS » (allocation spécifique de solidarité) qu’ils attendent depuis des semaines. Lorsqu’on n’a plus d’indemnités chômage, on peut théoriquement prétendre à l’ASS, mais on doit en réalité la demander même si on n’y a pas droit, parce qu’on a besoin de cette notification de refus pour s’inscrire au RSA. De la même manière, on a besoin de cette attestation pour demander à Pôle emploi une allocation de fin de droits (AFD) de près de 300 euros, versée une seule fois. Mais il n’y pas de petites économies lorsqu’il s’agit de rogner sur les droits : une partie des chômeurs retrouvera un emploi et/ou renoncera à obtenir le rejet de demande d’ASS. Et il y plus urgent à faire, les priorités de Pôle emploi sont ailleurs : convoquer, radier, caser dans les jobs dégradés.

Un petit moment s’écoule et la directrice nous dit : « Ici, pas de passe-droits ! Nous vous donnons deux attestations, mais pas plus. » Reste à savoir ensuite si la fermeture du Pôle peut avoir lieu ou si nous allons proposer à tous les présents d’obtenir sur-le-champ ce qu’ils sont venus chercher - et non les habituels : « Votre dossier est à l’étude, vous recevrez une réponse » ou « Passez par le 39 49 »...

Pas moins de deux responsables et quelques agents s’occupent de nos deux attestations et des deux formulaires de demande d’AFD. On les obtient, et voilà que nous rencontrons un chômeur dans la même situation (il ne peut boucler son inscription RSA sans ce papier de refus d’ASS) qui rejoint le groupe.

La directrice : « Mais nous avions conclu un accord ! » Nous, on est d’accord sur rien, on veut juste que les chômeurs obtiennent leurs droits. Nous finissons par décrocher le troisième droit à AFD - le papier de refus d’ASS - et nous quittons l’agence.

Continuons. Et comme le dit le mouvement des chômeurs et précaires en lutte de Rennes, engageons dès maintenant une grève des chômeurs contre notre subordination à l’ordre économique.

RV action le mercredi 2 décembre à 11 h, place du Châtelet.

Samedi 28 novembre à 16 h, lors des deux jours contre l’expulsion de la CIP, 14 quai de Charente, à la Cip : rencontre pour préparer la manifestation des chômeurs, intermittents et précaires du 5 décembre.


Lutter construit la puissance du nous, mobilisons-nous pour de nouveaux droits sociaux

Pour faire face au « suivi individuel » et au contrôle, ne restez pas seuls. Chacun a le droit d’être accompagné par la personne de son choix lors des démarches dans les institutions sociales. Que l’on soit nombreux, comme lors de cette action à Montreuil : À Pôle Emploi comme ailleurs, ne pas se laisser faire, ou pas, comme, ce jour là : Pôle emploi, d’exception en exception : Une radiation pour absence à convocation « exceptionnellement » annulée, à Pôle, ou lors des rdv d’insertion et à la CAF (8 cars de CRS, 10 policiers en civil (im)mobilisés, 2000 euros de « trop perçu » RMi récupérés), mieux vaut ne pas rester isolé.

Avant d’agir en CAF, d’accompagner des allocataires, amis ou inconnus, une lecture conseillée : Salariés de la caisse d’allocations familiales, chômeurs, précaires résistons à l’entreprise CAF !

Pour ne pas se laisser faire, agir collectivement :

Permanences précarité, lundi de 15h à 17h30. Adressez témoignages, analyses, questions à permanenceprecarite cip-idf.org

Permanence CAP d’accueil et d’information sur le régime d’assurance-chômage des intermittents du spectacle, lundi de 15h à 18h. Envoyez questions détaillées, remarques, analyses à cap cip-idf.org

À la CIP, 14 quai de charente, Paris 19e, M° Corentin Cariou, ligne 7, Tel 01 40 34 59 74





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