De nouveau, le Pôle emploi ferme ses portes mais les chômeurs ne ferment toujours pas leurs gueules ! Marseille
L’ACP (assemblée contre la précarisation) s’est rendu le lundi 19 octobre 2009 devant le Pôle emploi de la Belle de mai, 23 rue Lautard 13003 Marseille pour discuter des problèmes rencontrés par les usagers de cette administration et se défendre collectivement, mais aussi pour dénoncer la politique de « gestion des demandeurs d’emplois » : radiations abusives, utilisation du 3949...
Pour réponse : un vigile embauché pour l’occasion, des RG... et les grilles du Pôle emploi qui se ferment dès notre arrivée.
Ainsi en est-il de notre comité d’accueil...
Mais nous persistons dans notre démarche. Un petit déjeuner est organisé devant l’administration. Et nous profitons de ce moment pour échanger avec les usagers. De nombreux témoignages sont recueillis.
Ce qui en ressort : radiations sous n’importe quel prétexte (une jeune femme a même été radiée alors qu’elle s’était présentée à son rendez-vous !), les offres d’emploi proposées sont inappropriées, la déshumanisation du service public...
De plus, de nombreuses personnes ont été choquées par l’attitude du Pôle emploi qui ferme ses portes à des usagers organisés.
Nous faisons alors tous le même constat : lorsque nous sommes seuls, le Pôle emploi fait ce qu’il veut de nous, lorsque nous sommes organisés il ne sait pas comment réagir.
Cela conforte donc l’ACP dans son objectif de s’organiser collectivement pour inverser le rapport de forces.
Les assemblées continuent chaque lundi soir à 18 H dans le local de Mille Bâbords, 61 rue consolat 13001 Marseille.
L’assemblée contre la précarisation - Marseille
Nous ne voulions pas bouger.
Marseille, le 15 octobre 2009
Nous étions 2 ce matin pour differ à la CPAM de la Belle de Mai (13003 Marseille) : trop de monde, pas assez de tracts. Finalement, nous sommes allées au Pôle emploi de la rue Lautard, où nous avons choisi de distribuer nos tracts à l’intérieur.
Rapidement, la directrice adjointe et une de ses collègues sont venues nous indiquer que nous n’avions pas le droit d’être là. Une discussion s’est engagée. Voilà les réponses obtenues à nos questions : "le pôle emploi n’est plus un service public ; tout est géré de façon automatisée, il n’y a donc plus de contrôle sur les radiations ; qu’il nous faut directement traiter avec les politiques (députés, Assemblée nationale), que nous devons voter ; qu’il y a du personnel pour aider et accompagner les demandeurs d’emploi qui connaissent des difficultés en informatique (depuis qu’on traîne dans les Pôles emploi, on n’en jamais vu !) ; que nous générons des conflits ; que nous exaspérons les agents qui travaillent eux !...)
Puis, elles nous ont laissé tranquille. Nous ne voulions pas bouger.
Un homme, radié, en a profité pour nous solliciter afin que nous l’aidions à rédiger une lettre - il ne peut écrire, sa main est mutilée, il a travaillé toute sa vie en tant que menuisier et s’est inscrit au mois de mars 2009 au Pôle emploi suite à un licenciement économique.
Le gars de l’accueil lui a indiqué que pour contester sa radiation (absence à un contrôle mensuel), il doit se justifier par écrit (!) et rapporter la lettre le lendemain. Son motif : non-réception de sa convocation.
Nous intervenons en sa faveur.
Là, la directrice débarque en vociférant : « c’est mon agence », « c’est moi qui décide » ; « vous ne devez pas à aider les gens » ; « c’est notre boulot à nous » ; « vous devez sortir »...
Mais, malgré ses grands airs de petit fonctionnaire autoritaire, la personne qui nous a demandé de l’aide a osé s’adresser directement à elle.
Et c’est probablement ce qui l’a fait le plus flipper : un usager à nos côtés a pu effectuer ses propres requêtes. Peur que cela fasse boule de neige, et c’est exactement ce que nous recherchons cette confrontation direct usager-Pôle emploi.
Ce monsieur a été, immédiatement reçu par un agent, puis réinscrit sur les listes des demandeurs d’emploi.
Quant à nous, nous avons persisté à rester à l’intérieur.
Entre temps, la directrice a téléphoné de façon ostentatoire puis nouvelle discussion : proposition de recevoir une délégation lundi prochain, ce que nous refusons (nous souhaitons en effet que les responsables de Pôle emploi rencontrent directement les chômeurs et non une « délégation ») ; que les dérapages verbaux de ses acolytes sur lesquels nous l’interpellons, notamment au sujet du service public, sont de notre fait puisque nous poussons les gens à bout ...
Or, c’est faux, nous avons toujours gardé notre calme. Ce sont eux qui s’agitent et qui adoptent une attitude méprisante dès que nous arrivons.
Mais ainsi, les personnes présentes ont donc pu entendre toutes les horreurs et les aberrations qui ont été dites par des responsables de Pôle emploi.
Il y a eu de très bonnes réactions. Et les échanges en furent facilités.
Nous avons recueilli, également des témoignages édifiants. Par exemple, un gars travaillant en intérim depuis 3 ans, quasiment à temps complet, est convoqué tous les mois - rendez-vous auquel il n’assiste jamais puisqu’il travaille !- mais il est systématiquement radié. Il doit à chaque fois se réinscrire...
Enfin, nous sommes parties tranquillement, après 3 heures passées au chaud malgré toutes les injonctions de la direction de ce Pôle emploi !
L’assemblée contre la précarisation - Marseille
À la fin des mois d’octobre et de novembre, organisons partout où c’est possible des actions coordonnées : échanges avec les salariés de Pôle Emploi et avec les salariés des entreprises en lutte, avec les sans-papiers et les mal-logés, blocages, occupations...
RV à Paris mercredi 28 octobre 10h au Metro Belleville pour une action
À l’appel de la coordination et de l’ag des précaires
Exigeons la suppression de l’ « offre raisonnable d’emploi » et du suivi mensuel obligatoire ainsi que du 3949 ; la liberté d’établir ou non un contrat d’insertion avec des contenus décidés par les allocataires eux-mêmes, l’arrêt des radiations ; le rétablissement de l’accueil au guichet et l’annulation des indûs. Dès maintenant les minima sociaux doivent être augmentés de 400 euros pour aller vers 1500 euros par mois et ouverts de droit à tous les jeunes en âge d’être employés ; chaque journée chômée doit être indemnisée à minima au SMIC Jour.
Lettre ouverte de quelques précaires aux conseillers de Pôle Emploi
Pour un mouvement des chômeurs et précaires à Rennes et ailleurs
Pour ne pas se laisser faire, agir collectivement :
Permanence CAP
Accueil et informations sur le régime d’assurance-chômage des intermittents du spectacle
Lundi de 15h à 18h
Envoyez questions détaillées, remarques, analyses à cap cip-idf.org
Permanences précarité
Lundi de 15h à 17h30.
Adressez témoignages, analyses, questions, récits d’action, infos utiles à permanenceprecarite cip-idf.org
À la coordination des intermittents et précaires
14 quai de charente, Paris 19e
M° Corentin Cariou, ligne 7
Tel 01 40 34 59 74
500 euros pour des précaires, étudiants, retraités et allocataires de minima
Vous ne les obtiendrez pas sans les demander
Pas de raison de ne pas aller les chercher, pas nécessaire d’être inscrit à Pole emploi, même si c’est là que se fait la demande.
En gros, il faut ne pas être indemnisé par Pôle emploi, avoir été employé entre 305 et 610 h dans les 28 mois précédant une fin de CDD intervenue depuis avril dernier, y compris les étudiants et les retraités peuvent y avoir accès.
Le mode d’emploi de cette prime
Lorsque vous passez à Pôle emploi, autant diffuser de l’info. Vous trouverez avec le mode d’emploi ci-dessus deux propositions de tracts modifiables, l’un sur cette prime, l’autre contre Pôle emploi : Mépris et radiations, bienvenue à Pôle emploi..
Les mouvements de chômeurs et précaires des années 90 avaient gagné le droit à un panneau d’affichage dans les ANPE. C’est le moment d’utiliser ceux du Pôle emploi. Une demande, un coup de pression sur la direction et, pour les précaires, l’info devient accessible : les droits, la possibilité d’agir ensemble, de ne pas baisser la tête.