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Coordination des Professionnels du Spectacle de la Loire

Le pourquoi de notre rencontre avec M. Aillagon le 8 septembre 2003

Publié, le dimanche 14 septembre 2003 | Imprimer Imprimer |
Dernière modification : dimanche 14 septembre 2003


- 1 - Lundi 1er septembre :à l’invitation de la coordination de Lyon, les directeurs de structures Rhône-Alpes étaient venus exposer leurs positions relatives au protocole et aux assises, c’est-à-dire leur unité autour des propositions du Syndeac : refus de participer aux assises et demande d’un moratoire. Rendez-vous était pris pour le 5 septembre de manière à analyser et à réagir face aux propositions du ministre.

- 2 - Vendredi 5 septembre : à l’invitation des responsables de structures culturelles de la région, rencontre entre les coordinations de Rhône-Alpes, les responsables de structures et les compagnies subventionnées.

Les propositions du Syndeac dans leur lettre au ministre du 28 août avaient provoqué de sa part une réponse claire et radicale. Si les directeurs ne participaient pas aux assises, ils verraient leurs subventions supprimées et si l’ouverture des saisons était annulée de leur fait leurs budgets ne seraient pas défendus auprès du ministre des finances. Enfin, seraient considérés comme démissionnaires tous ceux qui ne participeraient pas aux assises (remarque d’un participant : « depuis Druon aucun ministre ne s’était comporté d’une telle manière »).

Face à cette position, les directeurs de structures prenaient conscience du durcissement alarmant de la situation, de leur fragilité et de la nécessité de travailler ensemble (coordinations, structures et compagnies).

Il s’agissait de réfléchir à des moyens d’actions. Fidèle à sa ligne de conduite - engagée depuis plusieurs années - la CPSL a souhaité placer le débat dans le champ politique et a interpellé les directeurs de structures sur les différents aspects de cette question : adresse aux élus, positionnement unitaire face à M. Aillagon, attitude par rapport à l’ouverture de la saison.

Les responsables de structures présents, rappellent et réaffirment leur volonté d’ouvrir les théâtres et précisent qu’en aucun cas, ils ne feront appel aux forces de l’ordre si un blocage éventuel avait lieu.

À ce propos, il paraissait nécessaire que les coordinations présentes s’expriment sur cette question. Certaines admettent que si tous les théâtres refusaient ou n’étaient pas en mesure d’ouvrir la saison, cela constituerait un acte fort et révélateur de notre détermination. La CPSL ne partage pas cette idée et réaffirme fermement sa position en déclarant vouloir travailler avec les structures et non pas contre elles. La preuve en est donnée par l’élaboration d’un forum organisé conjointement par ATTAC Loire, La CPSL, et la Comédie de Saint Etienne. Jean Claude Bérutti directeur du CDN confirme et se fait l’écho de la nécessité de ces temps de réflexion et d’actions menées ensemble.

Il est ensuite demandé à titre de propositions d’actions concrètes aux directeurs présents de s’engager sur le plan politique et de contacter le plus rapidement possible leurs élus (Maires, Sénateurs, députés, conseillers régionaux, conseillers généraux...) afin de les engager à se positionner clairement sur ce débat.

Les responsables présents reconnaissent la pertinence de cette proposition, son caractère d’urgence dans la perspective des élections régionales et s’engagent à mener cette action.

Ils soulignent l’importance du fait qu’il sera nécessaire bien évidemment de confronter et de rendre publique les prises de positions des élus.

Il est alors question de la journée du 20 septembre (journée du Patrimoine et journée d’action nationale) plusieurs propositions émergent :

- Envisager une manifestation d’envergure pour la journée du 20 septembre.

- Débuter nos propres assises (concernant tous les participants à cette réunion) lors de la journée du 20 septembre.

Enfin la coordination de Lyon fait part d’une communication émanant de la DRAC Rhône-Alpes. Le ministre souhaite rencontrer deux représentants des coordinations des six régions, lundi 8 septembre à 11H, rue de Valois.

À l’exception de la CPSL qui y était favorable, cette possibilité de rencontre a suscité un débat animé et contradictoire sans prise de position définitive. Pour nous le gain d’une telle rencontre était supérieur aux pertes : reconnaissance de l’existence des coordinations qui jusqu’alors n’étaient peu ou pas évoquées au niveau du Ministère de la Culture, volonté de faire avancer la situation plutôt que de faire un blocage systématique et peu fructueux.

Dernier point, rendez-vous était pris à l’appel des directeurs de structures présents le jeudi 11 septembre à 18H au TNP.

- Compte rendu de la rencontre du 8/09/03 avec le Ministre de la Culture

Suite au vote de confiance exprimé par l’assemblée générale de la CPSL (Coordination des Professionnels du Spectacle de la Loire), et fort de ce mandat, la délégation stéphanoise (Philippe Zarch et Serge Lattanzi) s’est rendu à la réunion de concertation à Paris le dimanche 7/09/03 à 19 h.

Les délégués des coordinations présentes ( Ile de France, Lille, Lyon, Montpellier et Saint Etienne) ont débattu de l’opportunité politique et médiatique de répondre ou non à l’invitation du ministre. Nantes etait associé à cette discussion par téléphone.

Persuadés de l’importance de ce rendez-vous d’un point de vue politique, les représentants de la CPSL, malgré la forte opposition des 5 autres collectifs, ont maintenu leur position : entériner la reconnaissance officielle par les plus hautes instances de l’Etat des coordinations (et ainsi créer un précédent que d’autres coordinations dans d’autres secteurs d’activité pourraient utiliser), affirmer par là la volonté des coordinations d’entrer dans le champ de la représentativité et officialiser la volonté des coordinations de porter jusqu’au plus haut niveau sa parole, ses réflexions et propositions. Par ailleurs, ils ont réaffirmé leur attachement à l’autonomie et à la souveraineté des décisions prises par les Assemblées locales. Enfin, ils ont aussi longuement insisté sur le fait qu’une délégation de 5 personnes de la CIP-IDF (Coordination Ile de France) avait été reçue le 3/09/03 par le cabinet du Ministre de la Culture (Laurent Brunner - conseiller pour le Théâtre et la Danse auprès de JJ Aillagon et de François Brouat - Directeur de la formation professionnelle et des entreprises culturelles à la DMDTS ) et que le compte rendu de cette rencontre envoyé sur la liste de diffusion, au-delà du fait qu’il soulevait un certain nombre de questions (notamment une « avancée » dans le fait que : « Suite au travail de la CIP-IDF, le ministre a saisi l’UNEDIC pour que, dans le nouveau protocole, le SJR soit réexaminé à date fixe »), avait très largement influencé la décision de la CPSL quant à l’opportunité de se rendre à l’invitation du Ministre.

Constatant cette divergence de vue, toutes les coordinations présentes se sont accordées sur la rédaction d’un communiqué de presse :

 Communiqué de presse :

Les collectifs et coordinations de Lille, Lyon, Montpellier, Saint-Etienne, Nantes et d’Ile de France déclarent :

Aucune de nos revendications n’a aujourd’hui été prise en compte ni même étudié. Jean-Jacques Aillagon demeure sourd à notre analyse du protocole et de ses conséquences, tout en étant incapable d’y opposer un argumentaire crédible.

En conditionnant la reconduction de leur poste et de leurs subventions à leur participation aux « assises du spectacle vivant , le ministre de la culture fait peser sur les directeurs de lieux et de structures institutionnelles un insupportable chantage.

Nous ne considérons plus Monsieur Aillagon comme un interlocuteur valable.

Nous exigeons l’abrogation de l’ordonnance d’agrément du protocole du 27 Juin et l’ouverture de réelles négociations avec l’ensemble des concernés. Nous réaffirmons que si ces deux conditions ne sont pas réunies, la saison culturelle dans son ensemble ne pourra se dérouler normalement.

En revanche, les coordinations restent disponibles pour dialoguer avec les ministères concernés lors d’une rencontre dont l’ordre du jour intégrerait leurs revendications et leurs propositions. Celles-ci garantiraient des droits plus justes entre allocataires intermittents et permettraient d’apporter de meilleures réponses aux dysfonctionnements dénoncés. »

- LUNDI 8 SEPTEMBRE 03

Le rendez -vous au Ministère était fixé de 11 h à 12 h 30.

Or, un cordon de CRS barrant l e haut de la Rue de Valois, impossibilité pour la délégation stéphanoise de se rendre à l’entrée du Ministère. Tractation durant plus de 45 minutes. Tensions. Enervements.

La situation très peu claire du fait du désaccord des coordinations sur la méthode à suivre contribue au retard.

Malgré tout, et avec une forte pression, la délégation de la CPSL rentre dans le ministère.

Ayant dû à nouveau patienté quelques minutes dans un salon, ils décident brusquement de quitter les lieux, arguant du fait que cette méthode méprisante pour des gens invités à un ministère était intolérable, tout cela sous les caméras d’une équipe de TF1.

Arrivés à la sortie, Laurent Brunner les rattrape et se confonds en excuses. Il assure que le retard n’est pas du fait du ministre et que celui -ci est disposé à les recevoir le temps prévu.

Après les présentations d’usage avec le Ministre et ses conseillers ( Sylvie Hubac, Laurent Brunner et un conseiller technique) les représentants de la CPSL affirment avec force plusieurs choses :

- 1°) Une telle attitude policière de la part d’un ministère qui invite des mandatés d’une coordination à une rencontre est outrageante et exprime clairement le niveau de considération de ce gouvernement envers ces concitoyens.

- 2°) Ceci étant dit, ils expriment qu’aucun dialogue n’est imaginable sans l’abrogation de l’ordonnance d’agrément du protocole du 27 Juin 2003.

- 3°) Les deux personnes ici présentes ne représentent en aucun cas une quelconque délégation nationale, mais une seule représentation, celle de la Coordination des Professionnels du Spectacle de la Loire (Saint-Etienne).

- 4°) L’attitude du ministère consistant à « diviser pour mieux régner » est extrêmement lisible, et la convocation à ce rendez-vous en est un exemple flagrant.

La démarche de la CPSL était de rendre compte de son analyse de la réalité du terrain :

- Ce protocole est mauvais et doit être retiré au plus vite car il exclut du régime un tiers des intermittents actuels, génère de l’injustice et de la précarité (avez vous vu la cassette : la leçon du protocole ? - réponse du ministre : oui) et au delà est et sera toujours (quelque soit les aménagements futurs) associer à la déflagration de l’annulation des festivals de l ’été 2003, provoquée par cet accord minoritaire.

- L’inquiétude est vive et personne n’imagine de pouvoir retourner travailler sereinement.

- Quant à l’ouverture de la saison culturelle dans son ensemble, elle ne pourra avoir lieu normalement.

- Enfin, il lui a été nettement signifié que devant son attitude psycho-rigide, l’ensemble de la profession ne le considérait plus comme un interlocuteur valable.

A plusieurs reprises, le Ministre et ses conseillers tentent d’orienter le débat sur des seuls critères techniques.

Les représentants de la CPSL s’y opposent de manière virulente : « pas de discussion sans retrait du protocole ! ».

La seule chose significative de l’attitude du ministre que les représentants de la CPSL retiennent de cette entrevue est que le ministère est dans l’obligation de trouver une solution pour débloquer la situation. Une idée de moratoire semblerait être envisagé mais étant donné l’attitude servile du Gouvernement face au MEDEF et la crainte de voir le patronat quitter la table des négociations, cela semble peu probable.



Texte soumis au vote de l’Assemblée Générale Extraordinaire de la CPSL le Mercredi 10 septembre 2003 à la comédie de Saint-Etienne

Nombre de votants : 44

Pour : 40

Contre : 0

Abstention : 3

Refus de vote : 1



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