14h30 : Le Chantier culture continue
18h30 : Atelier projection
Chronique d’un été, documentaire de Jean Rouch et Edgar Morin
1960, une enquête sur la vie quotidienne de jeunes parisiens tente de comprendre leur conception du bonheur. Le film-essai suit quelques mois à la fois l’enquête et l’évolution des protagonistes principaux. Autour de la question initiale, « comment vis-tu ? es-tu heureux ? » d’autres apparaissent : la politique, le désespoir, l’ennui, la solitude... Le groupe d’enquêtés se retrouve lors de la première projection du film, en discute, l’accepte ou le rejette ; les auteurs éprouvent une expérience cruelle mais passionnante de « cinéma-vérité ».
Née d’une idée d’Edgar Morin, sociologue, Chronique d’un été a fait couler beaucoup d’encre. En effet, Jean Rouch, un des plus fervents défenseurs du cinéma « dans la rue », accessible à tous, d’un cinéma qui cherche la vérité « objective » et « subjective », applique alors sa méthode du « cinéma vérité » non seulement en Afrique (Moi, un Noir) mais à Paris.
Chronique d’un été propose une interrogation subjective partageable sur ce que chacun fait de sa vie, dans et hors du travail, dans un moment historiquement et collectivement situé. Un point de « véricité » est recherché, non la construction d’une idéalité ou d’une théorie objectivante de ces choix.
Visionner ce film peut s’avérer utile à une réflexion sur les façons d’aborder les « parcours » (terme pastoral) , à ce que peut être une co-création lors d’une auto-enquête plus philosophique que sociologique. L’enjeu étant, non de dégager quelque théorisation ou mot d’ordre, mais de montrer comment les sujets sont pris et/ou se déprennent, et qu’il n’est pas très simple de savoir quand ça va dans un sens ou l’autre.