Pour atteindre les 26 000 expulsions, on prévoit d’arrêter cette année, dans les transports, au travail, dans la rue, à la sortie des écoles et à domicile, des centaines de milliers de personnes ; on veut augmenter la durée de rétention -temps d’enfermement encouru pour « défaut de papiers »- de 32 jours à... 18 mois ! Comme d’autres, l’ANPE est instamment priée de participer à la chasse aux métèques sans titre. Chacun doit prendre sa part de l’effort national, cela vous aurait échappé ? Pourtant, fournir un ticket de métro à un sans papiers peut vous valoir d’être poursuivi pour « aide au séjour illégal ». La xénophobie d’État atteint des sommets d’abjection, alors déplaçons ces montagnes avant qu’elles ne nous ensevelissent, dans la honte, la peur et la contrainte, l’irrespirable.
Cette « culture du résultat », cette logique restrictive et destructrice des libertés nous est opposée partout : des intermittents disposant d’une allocation chômage les jours non employés, il y en a trop. Contre cela, on fabrique des protocoles Unedic qui éjectent des salariés, contraignent à la course aux cachets. Des allocataires du RMI, il y en a décidément trop pour une société qui veut convaincre de sa réussite. Alors on prévoit d’en virer plus encore. Que ça disparaisse. Dans le RSA, au taff à n’importe quelles conditions, par radiation. La rareté et la faiblesse des allocations -des « supports sociaux » comme disent les sociologues- ils en décident, pour que nous la subissions. La difficulté à obtenir des papiers, ils l’organisent par la loi, et en tirent profit (qui a construit le Stade de France ? le tunnel sous la Manche ? qui rénove la demeure du président versaillais ?) et pouvoir : banaliser le fichage ADN pour protèger la pseudo pureté gauloise, en voilà une idée..., nous faire complices de leur barbarie, quel meilleur contrôle ?
Ceux qui vivent ici sans papiers, ceux qui dépendent de minima sociaux ou d’allocs, n’ont pas le refuge opulent d’un yacht. Ce sera forcément nos solidarités contre la leur ! Depuis plusieurs semaines des retenus de centres de rétention de la région parisienne se mobilisent (grève de la faim, refus de regagner les cellules, pétitions, plaintes), montrons leur qu’ils ne sont pas seuls !
Pour la fermeture des centres de rétention,
manifestons samedi 19 janvier à 14h, M° Porte Dorée (Musée de l’immigration)
marche sur le centre de rétention de Vincennes.