Différents médias avaient dénoncé l’intolérable violence que constituait, selon eux, une prise de parole publique au cours d’une émission télévisée en direct et en prime time. Une procédure assortie de contrôles judiciaires et de deux audiences, étalée sur quatre ans, visait quatre participants arrêtés au hasard lors de cette action du 18 octobre 2003. Au programme : « violences, menaces de mort, dégradations, atteinte à la liberté de travail, atteinte à la liberté d’expression ». Trente et un participants à cette même action se sont portés volontaires pour répondre des deux dernières accusations.
Tout ça pour ça
La procédure diligentée par le ministère public se solde par des peines d’amende à l’encontre de deux manifestants. Ces condamnations, partielles et symboliques, démontrent l’inanité de poursuites pour la plupart suivies de relaxes. Elles visaient avant tout à cadenasser l’opinion publique, à dissuader toute critique en acte de la neutralisation politique et de la coca-colaïsation des « cerveaux disponibles » que les plus sincères dirigeants de l’industrie télévisuelle reconnaissent se donner pour mission.
Eteignez vos télés !
Au moment où un banal voleur de parapluie se voit condamné à huit mois
d’incarcération, ces condamnations formelles et incohérentes reviennent
purement et simplement à ne pas désavouer le parquet. Les deux relaxes
et l’abandon des chefs d’inculpation les plus politiques - "atteinte à
la liberté de travail et atteinte à la liberté d’expression"- laissent
le goût malgré tout d’une amère victoire. La pénalisation de l’action
collective a pour effet d’inquiéter, d’occuper et de distraire. Nous
nous réjouissons qu’aujourd’hui, déjouant pour partie la programmation
étatique des conflits et le jeu des représentations médiatiques,
d’autres, collectivement, se lèvent du côté des sans-papiers, mal-logés,
étudiants et lycéens.
A très vite ? C’est samedi 8.
Nous appelons, avec les organisations de chômeurs et précaires et plusieurs structures syndicales, à prendre part à l’expression publique du refus de l’individualisation, de la concurrence et des inégalités. Samedi 8 décembre à 14 h, place de la République, manifestons contre la précarisation.