Tous en action mardi 24 avril RDV à 18 H, M° Palais royal
« Les réformes structurelles qui commencent par générer des coûts
avant de produire des avantages, peuvent se heurter à une opposition
politique moindre si le poids du changement politique est supporté
dans un premier temps par les chômeurs. En effet, ces derniers sont
moins susceptibles que les employeurs ou les salariés en place de
constituer une majorité politique capable de bloquer la réforme, dans
la mesure où ils sont moins nombreux et souvent moins organisés. »
Perspective de l’emploi de l’OCDE, stimuler l’emploi et les revenus,
Paris, 2006.
Voilà une tactique clairement énoncée, à l’inverse des déclarations
politiques qui, sous couvert de « réhabiliter le travail », visent en
fait à restreindre encore les droits des salariés.
En application de son projet de « refondation sociale », le MEDEF
sape méthodiquement l’assurance-chômage, avec la complicité de
plusieurs syndicats, au premier rang desquels la CFDT. Dans ce cadre,
ce qu’ils appellent « activer les dépenses passives » consiste à
transformer le chômeur indemnisé en salarié précaire mal payé,
assujetti aux employeurs.
Pourquoi l’assurance chômage a-t-elle été particulièrement visée ?
Parce qu’elle attribuait un revenu à une partie des chômeurs.
Pourquoi le système de l’intermittence devait-il être démantelé ?
Parce qu’en assurant une continuité de droits, il offrait un modèle
alternatif à la précarisation.
Le durcissement des conditions d’accès et la diminution des droits
des chômeurs sont de règle lors de chaque « négociations des
partenaires sociaux », autant de petits arrangements entre amis qui
s’effectuent sous couvert de dialogue social, avec la bénédiction des
gouvernements successifs. Et pourtant, 80% des embauches actuelles
ont lieu en CDD, la quasi totalité des salariés connaît désormais
des périodes de chômage, que celui ci soit provisoire, récurrent ou
de longue durée.
Le protocole Unedic du 26 juin 2003 a provoqué une grande colère.
Nous n’avons cessé de démontrer qu’il était inacceptable et
dangereux , favorisait ceux qui gagnent le plus et excluait des
dizaines de milliers de salariés intermittents.
Nous n’acceptons pas d’être les variables d’ajustements de réformes
qui ne visent qu’à rendre le marché du travail toujours plus
concurrentiel.
Nous en avons assez que les exigences et propositions portées par les
luttes sociales soient ignorées de ceux qui, ne nous représentant
pas, décident pourtant de notre sort.
La campagne électorale en cours ne fait aucun cas des besoins et
aspirations des chômeurs, salariés précarisés et autres travailleurs
à l’emploi discontinu. C’est à nous, premiers concernés, d’agir pour
faire entendre un point de vue opposé à l’égoïsme des nantis et des
dominants. Nous ne voulons pas de cette société inégalitaire qui
précarise les salariés en poste, contraint les sans papiers à la
clandestinité pour mieux les exploiter, appauvrit les précaires,
multiplie les emplois gratuits avec les stages en entreprises,
assiste grassement les employeurs à coups de dégrèvement de
cotisations et de main d’oeuvre à bon marché, radie, contrôle et
culpabilise les chômeurs.
Nous sommes nombreux, nous en avons assez d’être plaints.
Ce que nous défendons nous le défendons pour tous.