Les intermittents en appellent à Borloo
Le précédent protocole a coûté 186 millions d’euros et n’a pas réduit le déficit.
Par Bruno MASI
QUOTIDIEN : mardi 21 novembre 2006
Trois semaines après l’annonce par la CFDT de son intention de signer l nouveau protocole d’indemnisation chômage, la coordination de intermittents et précaires d’Ile-de-France ne lâche pas prise, et fait parveni une lettre ouverte à Jean-Louis Borloo, ministre de l’Emploi, et à Gérar Larcher, ministre délégué à l’Emploi, au Travail et à l’Insertio professionnelle des jeunes, leur demandant de ne pas « agréer un texte (...) qui provoquera la sortie d’au moins 34 000 personnes du régime ».
Première mesure visée : le remplacement de l’allocation du fonds transitoire (AFT) par un fonds de professionnalisation, qui prévoit une allocation de fin de droits de 30 euros pour une durée variant de deux à six mois (en fonction de l’ancienneté dans le régime).
La fin de l’AFT fait grincer les dents des professionnels. Pour le gouvernement, c’est un soulagement : ce fonds, mis en place, en 2004, par Renaud Donnedieu de Vabres, pour contrer les effets néfastes du protocole du 26 juin 2003 (notamment « repêcher » les intermittents qui n’auraient pas effectué 507 heures de travail en dix mois mais en douze) a rattrapé 36 000 artistes et techniciens pour un coût exorbitant de 186 millions d’euros, payés par le ministère de l’Emploi.
Cette somme est d’autant plus hallucinante qu’elle n’a pas permis de réduire le déficit des annexes 8 et 10 de l’Unedic, qui s’élève aujourd’hui à 977 millions d’euros (contre 820 il y a trois ans). Le texte n’a donc que légèrement freiné l’accroissement du déficit, mais a aussi plombé les comptes de l’Etat, sans parvenir à satisfaire les professionnels. Une réussite en matière de politique économique et sociale.
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