Trop c’est trop : Qui a peur de l’intermittence ?
« Le problème n’est pas de réduire le déficit de l’UNEDIC mais de réduire le nombre des intermittents » a déclaré Denis Gautier Sauvagnac, lors d’une séance de négociations en décembre 2005.
Information / débat au Théâtre du Châtelet, le lundi 30 janvier 2006, de 16h à 22h - Place du Châtelet - M° Châtelet
À l’initiative de la Coordination des Intermittents et Précaires (CIP-IDF), de la CGT Spectacle, du SYNAVI, de l’UFISC, de la Fédération des Arts de la Rue et de la SRF.
La crise provoquée par la signature du protocole Unedic du 26 juin 2003 a au moins eu la vertu de poser quelques questions et de mettre en lumière les pratiques de travail et d’emploi des salariés intermittents, leur statut social, leur nombre et leur rapport aux institutions culturelles.
Deux ans après la mise en application du protocole, sa probable prorogation en l’état est à la mesure de la surdité arrogante des partenaires sociaux signataires. Ils persistent à ignorer la voix de l’ensemble des concernés, des différentes expertises, dont l’enquête sociologique menée auprès de plus de mille intermittents en collaboration avec le laboratoire ISYS/MATISSE (UMR 85/95 CNRS), de deux missions parlementaires ( Sénat et Assemblée Nationale), du comité de suivi de l’intermittence et des 470 parlementaires signataires de la PPL (Proposition Parlementaire de Loi). Quant aux engagements répétés du Ministre de la culture de mettre en place un système pérenne en janvier 2006, ils ont été bafoués.
Qui décide de quoi et pour le compte de qui ?
Pour discuter de ces questions, nous vous invitons à deux débats :
Avec la participation de Bertrand Krill (UFISC), Arnaud Meunier (Compagnie de la Mauvaise Graine, membre du Conseil National du SYNDEAC), Emmanuel Sérafini (Secrétaire National du SYNDEAC), Stéphane Fiévet (Président du SYNDEAC), Serge Calviez (Fédération des Arts de la Rue), Jean Claude Wallach auteur de « La culture pour qui ? » , Philippe Henry (sociologue), Antonella Corsani (économiste), Maurizio Lazzarato (sociologue), des élus du Comité de suivi, la SRF, la CGT Spectacle et la Coordination des Intermittents et Précaires.
De 16h à 19h
Trop c’est trop : qui a peur de l’intermittence ?
La prévalence de la logique du « trop » (il y aurait trop d’intermittents, trop d’artistes, trop de techniciens, trop de compagnies) prend la forme à la fois d’une régression en matière de droits sociaux et de restrictions des politiques de financement du secteur culturel. Au-delà des habituelles oppositions (compagnies indépendantes vs institutions, artistes vs techniciens), que faire ensemble à l’heure où certains se voient proposer des contrats de permanents pendant que beaucoup sortent du régime d’assurance-chômage de l’intermittence ? Où les uns accèdent de plus en plus difficilement à l’argent public tandis que la part d’aide à la création des enveloppes institutionnelles se restreint bien plus vite que ces enveloppes elles-mêmes ? Comment assurer à la fois le maintien et l’enrichissement d’un large vivier de professionnels et des conditions d’emploi et de travail dignes ?
De 20h à 22h avec des spectateurs du théâtre du Châtelet
Spectateurs-acteurs : quels publics ?
Comment s’assurer que le spectateur ait accès aux oeuvres (du prix des places aux circuits de diffusion) ? Que nous donne-t-on à voir dans les lieux de spectacle ? Les circuits de diffusion ne sont-ils pas engorgés et sclérosés pour assurer une réelle diffusion des oeuvres ? Peut-on interroger les conditions de production des spectacles (intermittence, politiques culturelles) sans questionner la place donnée à la réception ? Veut-on un public consommateur de culture ou un spectateur producteur de sens ?