Je ne veux pas d’argent je veux ton attention
Ton oreille attentiv’ juste ta con-nexion
Ô toi public chéri sans qui je serais mort
Ou du moins sans raison d’exprimer ce qui sort
De moi que cela soit un texte une chanson
Des vers une peinture un geste ou une action
Et que je sois dans l’ombre ou sous les projecteurs
Je suis là pour parler avant tout à ton cœur
Je ne veux pas soûler ton oreille de détail
Mais du moins te parler du trouble qui m’assaille
Moi qui prête ma voix mon cri à la culture
Mais : écoute avec moi le carnage très dur
Qui va de tes loisirs tuer la diversité
Toi qui aime marcher dans toute la cité
Écoutant ta « zic-mu » ta compilation
Que tu t’es concocté pour vibrer d’émotion
Mélange dont toi seul connaît toutes les sources
Piochant par ci par là les rar’tés dans tes courses
À la Fnac au Virgin ou au petit disquaire
Entend bien qui dit « rare » dira bientôt « désert »
L’artiste peu connu que tu chérissais tant
Disparaîtra dare-dare envoyé au néant
Par une dite « culture » que tu n’as pas choisi
Où l’art va s’effacer derrière le profit
De ceux qui ont choisi pour nous à notre place
Détruisant ce qui nuit à leur petite race
Décidant en cachette des lois inadmissibles
Sans concerter surtout les « révoltés » nuisibles
« suicidés » « kamikazes » ils osent nous nommer
« ennemis du public » ce qui est insensé
refusant de se voir eux-même criminels
d’une cultur’ qui meurt devant leurs yeux cruels
la culture criant aux sourds qu’ils sont dev’nus
de lui laisser le droit au moins d’être entendu
Texte à jouer dans une file d’attente de cinéma
Par F.G.
3 personnes A, B et C
A : (àB) —Vous ètes en train d’vous faire doubler !
C : (àA) —De quoi j’me mêle ?