Coordination Nationale des intermittents et précaires à Dijon 26/27/28 novembre 2004
Historique de la lutte
Y : (...) 1999, mise en place du Guichet unique qui permet aux employeurs occasionnels d’embaucher des intermittents du spectacle. A partir de 2000, les techniciens doivent travailler davantage proportionnellement pour devenir intermittents. Fin 02, remise du rapport Roig-Klein qui préconise qu’on ait plus d’heures à faire en 1 an pour atteindre le régime d’indemnisation. On arrive à repousser la mise en application du rapport, mais ça revient avec le nouveau protocole : on doit faire le même nombre d’heures, mais en moins de temps.
Jean-Francis : c’est toujours difficile d’avoir une vision sur un mouvement en cours, mais il y a 2 grandes périodes : une qui va du 26 juin 03 au 13 nov 03, date de la resignature du protocole, et l’autre qui démarre après le 13 nov. En nov-déc 02, il y a eu la signature du PARE. Des précaires et intermittents se réunissent à la Colline et c’est autour d’eux qu’à partir du 26 juin commence le mouvement. La Coord est créée à la Villette. Jusqu’à la resignature du 13 nov, c’est une période lyrique, pendant quelques mois se succèdent des actions, beaucoup de commissions, début du travail de la commission propositions et revendications qui défriche les pièges du protocole, période tourmentée aussi qui continue dans les festivals et leur annulation. Tout l’été et la rentrée on continue avec les occupations, blocages sur les plateaux, les tournages. Puis vient le film de Claire Denis « Nous avons lu le protocole ». La commission juridique démasque avec la CGT des faux en écritures dans les papiers de l’Unedic. Après l’été c’est encore une période d’actions spectaculaires, la Star Ac, le ministère des Affaires sociales etc., ce qui n’empêche pas la resignature le 13 nov.
La deuxième période est plus obscure, c’est-à-dire moins médiatique, plus en relation avec les institutionnels. Création du Comité de suivi qui réunit des membres d’horizons très divers, les Coordinations, les partis politiques. Le Comité de suivi élabore une plateforme commune qui reprend pour l’essentiel les propositions du Nouveau modèle. Le nouveau ministre nommé en février ne retient que deux mesures, celle sur les femmes enceintes et celle sur le fonds de soutien. Pour l’expertise indépendante qu’on souhaitait, le ministre nomme Guillot. Nous lançons notre expertise, et c’est avec les Conseils régionaux qui votent des subventions que nous avons pu la financer.
L’expertise : il y a l’enquête, elle est faite à notre demande avec le CNRS, 1500 personnes doivent être enquêtées, 150 questions, c’est une enquête sérieuse. Elle sera présentée officiellement à Avignon pendant l’été 04. A la rentrée, les enquêteurs commencent à enquêter. Le Comité de suivi organise la semaine prochaine une conférence de presse pour continuer à demander les chiffres de l’Unedic et pour exiger l’application de la plateforme commune. Guillot a obtenu certains des chiffres de l’Unedic, mais on ne peut pas en faire grand chose. Il en est réduit à faire une expertise très partielle.