Texte lu par les musiciens de l’Orcheste des Lauréats du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, qui jouaient en live sous la tour Eiffel, à l’occasion du Pyroconcert du 14 juillet 2004 au Trocadéro, à Paris.
600.000 personnes étaient présentes, qui ont pû l’entendre.
L’intervention a été accueillie très chaleureusement, et très applaudie...
Pour écouter l’enregistrement audio : cliquez ici
Bonsoir,
Vous allez nous voir sur scène, nous sommes musiciens,
Vous n’allez pas nous voir sur scène, nous sommes artificiers, techniciens-son, techniciens-lumière, régisseurs...
Nous travaillons avant, pendant et après le spectacle.
Si nous nous adressons à vous ce soir, c’est que nous oeuvrons dans le domaine de la culture , que nous sommes intermittents du spectacle, mais aussi parce que la culture est ce qui nous lie et la raison pour laquelle vous êtes ici ce soir.
Depuis plus d’un an nous manifestons de différentes façons dans tous les lieux de culture, parfois maladroitement, parfois magnifiquement.
Le protocole d’accord réformant le régime d’assurance-chômage des intermittents du spectacle mis en place depuis le 1er janvier dernier est en train, je cite Jacques Chirac lors de son allocution d’aujourd’hui : « de casser la politique culturelle française, en contradiction complète avec toute l’ambition des pouvoirs publics et des Français en général »... fin de citation.
Sachez que nous, jeunes artistes, bien que diplomés de l’une des écoles les plus prestigieuses d’Europe sommes aujourd’hui parmi les plus précarisés par l’application de ce protocole.
Cette réforme ne résoud en rien les problèmes de déficit tant médiatisés.
Les faux emplois d’intermittents existent toujours, notamment dans un certain nombre de grandes maisons, qu’elles soient publiques ou privées, alors que dans un avenir proche, nous qui travaillons dans le spectacle vivant, sommes appelés à disparaître. Et les économies ne seront pas faites, mais nos métiers seront bouleversés et vous, public, y perdrez aussi, en liberté de choix et en qualité.
A la question posée ce midi à Jacques Chirac : « seriez-vous favorable à une ouverture d’une vaste table ronde pour renégocier un accord qui serait applicable au 1er janvier prochain », il ne s’est pas prononcé.
Nous continuons d’exiger le retrait de ce protocole et l’ouverture de réelles négociations avec l’ensemble des concernés, chose qui n’a jamais été faite.
Merci pour votre attention, et à présent, partageons ensemble un moment exceptionnel.
Les musiciens de l’OLC, les techniciens son et lumière et les artificiers du Pyroconcert du 14 juillet 2004