Confédération Nationale du Travail
Syndicat de la Communication, de la Culture et du Spectacle RP
33 rue des Vignoles
75020 Paris
contact : spectacle.rp cnt-f.org
Communiqué de presse
Paris, le 30 juin 2004
Du constat à l’action - un an après, le gouvernement reste aveugle et sourd à la détresse qu’il engendre
Les camarades travailleurs du spectacle (en lutte depuis plus d’un an), les chômeurs et précaires, qui occupaient le toit du medef depuis vendredi dernier, ont mis fin ce soir à leur action.Depuis 3 jours, les forces de l’ordre refusaient tout cordon sanitaire, affamant et assoiffant les manifestants. Aucune de leurs revendications n’a été prise en compte, aucun dialogue n’a été possible. La répression a été la seule réponse.
La situation des travailleurs du spectacle, suite à l’application du protocole du 26 juin 2003, est catastrophique. Des milliers d’entre nous sombrent dans la misère. Les mesurettes annoncées le 7 juin dernier par Renaud Donnedieu de Vabres ne résolvent rien. Le soit-disant fond de soutien de 80 millions d’euros est un camouflet honteux, de par son insuffisance, de par
sa nature : fond ponctuel et financé par le ministère des affaires sociales, il est une insulte aux caisses régies par le principe de la solidarité interprofessionnelle, et prépare le terrain aux caisses complémentaires privées.
La CNT est pleinement engagée dans la lutte et tient à apporter tout son soutien aux travailleurs du spectacle, aux chômeurs, aux précaires et aux salariés de toutes branches professionnelles qui doivent subir les conséquences de la politique antisociale menée par le gouvernement et le patronat.
La CNT revendique :
.l’augmentation générale des salaires,
. la lutte contre l’inégalité salariale
. l’application du droit du travail, des conventions collectives
. la transformation des contrats précaires en CDI quand c’est choisi
. la réduction massive du temps de travail sans flexibilité (notamment l’
application des 35h dans le calcul de l’ouverture des droits à l’ assurance-chômage = passage de 507h à 455h sur 12 mois
pour l’ouverture des droits pour les intermittents du spectacle,
. le partage du travail pour que tous aient accès au cycle de production, dans la perspective d’une société basée sur la répartition des richesses et fondée sur le travail socialement utile
. l’amélioration et revalorisation des minima sociaux et de toutes les allocations grâce à une augmentation des cotisations patronales
. l’élargissement de l’accès aux allocations sociales pour tous (sécu, retraites, assurance chômage.) dans une
harmonisation par le haut des conditions d’accès, au bénéfice de tous les salariés précaires et de tous
ceux qui ont été exclus de la solidarité interprofessionnelle
. l’unification des caisses pour une caisse unique de protection sociale, contre tous les risques sociaux
. la réappropriation à plus long terme de la gestion des caisses sécu, retraites, assurance chômage. par les seuls salariés (exclusion du patronat et refus du paritarisme) Nous, travailleurs, produisons les richesses, il est légitime que nous décidions de leur répartition juste
et solidaire.
. l’élections des administrateurs des caisses sur des mandats précis, révocables à tout moment, contrôlés par les salariés à la base
La lutte pour l’abrogation du protocole d’accord du 26 juin 2003 continue, aux cotés de celle pour la défense de la sécurité sociale.
Ne laissons pas le patronat et l’Etat décider de nos conditions de vie, unissons-nous, informons-nous, battons-nous pour nos droits, soyons solidaires de tous nos camarades en lutte, ce n’est que de cette façon que nous construirons une société juste et égalitaire.