Intermittents et précaires en lutte à Cannes
vendredi 14/05/04
LA PRECARITE C’EST PAS (QUE) DU CINEMA
Le festival de Cannes est un événement médiatique international où se côtoient un « cinéma indépendant » à la fragilité endémique et l’industrie de « l’ entertainment » excessivement rentable. C’est dans le bunker de la croisette cannoise que l’industrie mondiale cinématographique achète, négocie et fait son marché. Bouygues, Vivendi, Murdoch, Time Warner, Lagardère montent les marches du box office alors que nous descendons toujours plus dans la précarité. Pour leur part, les ministres attachés à promouvoir ces produits parlent droits d’auteurs, défense de la création, en France et en Europe, ils se targuent même de promouvoir la diversité culturelle. Nous n’y croyons pas.
Pendant que les stars sont accueillies dans les palaces, les salariés du Carlton sont en grève pour des conditions de travail et des salaires décents et pour défendre les droits des intermittents de l’hôtellerie que sont les travailleurs saisonniers. Dans cet établissement de grand luxe comme ailleurs la précarité qui se généralise suscite le refus.
Nous savons indispensable la convergence des luttes face à
l’individualisation.
Nous participerons dimanche 16, à Visans dans le Vaucluse, au rassemblement organisé par la Confédération Paysanne devant la « Ferme Célébrités » de TF1, émission de cette télé-poubelle qui pollue nos cerveaux et ridiculise le monde paysan.
Nous combattons pour que la flexibilité, la mobilité de l’emploi, ou le chômage, ne soient pas synonymes de précarité et de misère. Le refus de la « réforme » de l’assurance chômage nous rassemble.
Pour la première fois cette crise décisive que connaît aujourd’hui l’UNEDIC naît de la lutte des premiers concernés : intermittents, chômeurs-recalculés, précaires. Le rétablissement des recalculés dans leur droit et l’annulation de l’agrément de la convention UNEDIC par le Conseil d’État sont nos premières victoires. C’est maintenant l’occasion de redéfinir l’ensemble de la protection sociale du chômage et de la précarité.
Alors qu’une nouvelle convention Unedic devrait être adoptée avant le premier juillet, l’accès aux données financières et sociales que cette institution détient, la réalisation d’une expertise indépendante de son fonctionnement et de son rôle ainsi que l’ouverture d’une négociation avec l’ensemble des concernés, sont des urgences démocratiques essentielles. Nous avons élaboré des propositions cohérentes pour que les salariés bénéficient d’une continuité de droits permettant de faire face à la discontinuité de l’emploi et au chômage.
Il faudra les prendre en compte.
Le gouvernement doit prendre ses responsabilités.
Nous retrouvons à Cannes tous ceux qui luttent pour que l’Europe cesse de balbutier ses politiques sociales et culturelles.
Nous appelons à la manifestation unitaire du samedi 15 mai à 15h (départ devant le Noga Hilton). Appelée notamment par la CGT, Sud, AC !, la Coordination nationale des intermittents et précaires.
Ce que nous défendons nous le défendons pour tous
Intermittents et précaires en lutte à Cannes
Contact à Cannes : Théâtre des Mutilés, 45 rue Mimont