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La CFDT peut-elle encore parler d’égalité professionnelle ?

Publié, le lundi 8 mars 2004 | Imprimer Imprimer |
Dernière modification : vendredi 6 janvier 2012


La CFDT peut-elle encore parler d’égalité professionnelle ?

« L’égalité : et si on la vivait ? » annonçait fièrement le programme des rencontres « Actuelles », qui a réuni 1500 syndicalistes
de la CFDT au Cirque d’hiver de Paris les 4 et 5 mars.
Après avoir signé le nouveau protocole d’assurance-chômage des intermittents, qui pénalise particulièrement les femmes enceintes et les malades, après avoir signé avec le Medef l’accord sur les retraites, qui supprime la bonification d’un an par enfant pour les jeunes mères qui n’étaient pas dans la fonction publique au moment de la naissance, la CFDT aurait mieux fait d’intituler cette manifestation : « L’inégalité : et si on l’avivait ? »

Sans vergogne, la CFDT revendique dans sa feuille de route la « suppression de la pénalisation de la maternité et
de la parentalité », qui doivent être considérés « comme du temps de travail effectif ».

Quel culot ! Il faut savoir qu’avant la signature du protocole par la CFDT, 5,6 heures de travail par jour étaient comptabilisées pendant les congés de maladie ou de maternité des intermittents. Il faut savoir aussi que les dirigeants de l’UNEDIC,
MM. Gautier-Sauvagnac (Medef) et Jalmain (CFDT) refusent tous deux de céder aux demandes du ministre de la Culture,
Jean-Jacques Aillagon, qui leur demande de régler la question des femmes intermittentes en congé de maternité !

Cette mesure de pénalisation des malades et des femmes enceintes a choqué tout le monde : les intéressés, mais aussi l’opinion publique, les parlementaires et même le gouvernement. Tout le monde, sauf la CFDT ! Lors d’une rencontre avec les professionnels du spectacle, à Nantes, Danièle Rived, responsable de la Fédération du spectacle CFDT, n’a pas eu un mot pour les salariés exclus. Rencontrant l’hostilité générale, au cours d’un débat la montrant dans l’impossibilité
de justifier ses positions, elle a quitté les lieux entourée de gardes du corps. Quelle image pour une syndicaliste !

En dénonçant ces trahisons, nous n’apprenons rien à tous ceux, nombreux, qui de l’intérieur de la CFDT font le constat que
la centrale syndicale a renoncé, et ce n’est pas d’aujourd’hui (remember le Plan Juppé de 1995), à défendre et à moderniser
les acquis sociaux nés au lendemain de la Libération.

Un militant CFDT pose cette devinette sur le site d’altercfdt (http://forum.europeanservers.net/cgi-bin/index.eur?altercfd) :
qui a dit le 22 janvier sur Europe 1 : « avec 30 % de grévistes, la grève du 21 janvier à la SNCF a été non seulement inutile
mais synonyme de 100 % d’emmerdements pour les usagers » ? Ne cherchez pas, c’est François Chérèque.
Drôle de conception du syndicalisme qui consiste à aboyer avec le Medef au lieu de faire pression sur le gouvernement et
la direction de la SNCF.

Un autre s’insurge contre la campagne de vœux de la CFDT, qui a acheté de pleines pages dans les journaux pour souhaiter
une bonne année 2004 à ceux qui vont partir à la retraite plus tôt « parce qu’ils ont commencé à travailler à 14 ans ».
Pour ce militant de longue date, c’est bien la moindre des choses. « J’attends toujours les vœux de la CFDT aux centaines
de milliers de recalculés de l’UNEDIC, aux futurs retraités qui verront leurs retraites amputées, aux intermittents du spectacle, aux futurs RMastes trahis par un syndicat qui prétend défendre les salariés mais se couche devant le Medef ».

Du côté des journalistes CFDT, la colère gronde. Voici un exemple de la censure ordinaire de la CFDT avec le projet d’éditorial du journal de l’Union Syndicale des Journalistes CFDT, bloqué par le Conseil fédéral.
Cet édito ne faisait que reprendre sur le fond les débats du conseil de l’USJ qui, depuis l’accord sur les retraites et celui sur
les intermittents, traduisent le profond désarroi de nombreux adhérents journalistes de la CFDT. L’USJ a décidé de publier
malgré tout le texte original dans la dernière édition de son mensuel (voir ci-dessous).

Est-il encore temps de redresser la barre ou la CFDT est-elle irrémédiablement engagée dans la voie de l’accompagnement
du libéralisme économique ?

C’est aux militants qu’il appartient de répondre à cette question ! Par exemple en participant aux rendez-vous suivants :

-  le 6 mars à 14 H, manifestation contre la précarisation et pour de nouveaux droits. RV devant l’Unedic (80 rue de Reuilly, Paris XIIe, métro Montgallet) puis jonction à Voltaire avec la manifestation appelée par le Collectif national pour le droit des femmes
-  le 13 mars à 15 H, Place de la République, manifestation contre la précarisation, pour de nouveaux droits. Rencontre au Châtelet avec le cortège du DAL, qui marque la fin de la trêve hivernale des expulsions, puis direction Matignon.

La Coordination des intermittents et précaires d’Ile-de-France
14-16 quai de Charente
75019 Paris
Tél. : 01 40 34 59 74
http://cip-idf.org/


L’éditorial des journalistes CFDT censuré par le bureau fédéral

Méfions-nous de nos sauveurs !

La CFDT a sauvé le système de retraites par répartition... La CFDT a sauvé l’assurance-chômage des intermittents ...
Mais, si l’on ignore les félicitations du MEDEF et de Raffarin qui saluent le « courage » de la CFDT, force est de constater que les « sauvés » se mobilisent contre le plan « Fillon-Chérèque » et que, lors de la récente journée nationale de mobilisation des intermittents, la CFDT en est réduite, dans une note interne, à demander aux UL/UD d’assurer la protection des locaux !

Les « sauvés » ne sauraient-ils pas reconnaître leur bienfaiteur ? Ou est-on passé du compromis à la compromission ?
Que signifient ces accords minoritaires en retrait sur les accords précédents ?
La CFDT est un syndicat réformiste, nous explique-t-on en hauts lieux, contrairement à tous ces va-t-en-guerre qui prônent la politique du « toujours plus » .

Mais que signifie encore, dans les bouches confédérales, le terme de réformisme ?
Avant, cela avait un sens : d’un côté il y avait les « révolutionnaires » honnis qui prônaient la révolution, la dictature du prolétariat... tout tout de suite... et, de l’autre, les « réformistes » qui étaient partisans de la négociation dans le cadre de l’État de d ro i t.
Mais quelles que soient les différences d’approches, et de rythme ( !), le but était le même : le progrès technologique, les hausses de productivité devaient permettre dans le même temps un progrès social, une amélioration de l’emploi, des conditions de travail, des salaires ...
« Réformisme » a-t-il toujours le même sens pour nos responsables, si prompts à signer tous les accords que le gouvernement leur met sous le nez ?
Un début d’explication a été donné lors d’une réunion du Conseil syndical du SNE consacrée en juin dernier à la justification - un mois après sa signature - de l’accord sur les retraites et en présence, notamment, d’un responsable confédéral.
Lors de cette réunion, les deux représentants de la fédération et de la confédération ont alors, en cœur, posé cette question fondamentale : « Jusqu’à quand la génération du baby boom va-t-elle laisser une dette sociale impayée ? »

Que doit-on comprendre ? Que le monde du travail, les salariés ont vécu au-dessus de leurs moyens ? Que l’on coûte trop cher ? Qu’il faut rendre le trop perçu ?
Mais là on passe clairement du réformisme au révisionnisme ! Ce n’est plus une logique de progrès mais de régression sociale. Une politique - car eux aussi font de la politique - d’accompagnement des projets d’un gouvernement ultra-libéral, et on comprend mieux alors la vague montante de protestations des « sauvés » malgré eux.

Et si jamais des sections syndicales, des syndicats se permettent de contester cette orientation de capitulation, on ferme les comptes en banques, on change les serrures et on nous indique la porte. Le débat d’idées n’est plus de mise à la CFDT : on se tire ou on ferme sa gueule !
Il devient de plus en plus dur d’être adhérent de la CFDT par les temps qui courent si, comme tout bon syndicaliste de base, on a un penchant naturel à la contestation et à la revendication.

Le bureau de l’USJ-CFDT

Communiqué CIP du 5 mars : La CFDT peut-elle encore parler d’égalité professionnelle ?

CFDT, syndicat jaune ?



Pour ne pas se laisser faire, agir collectivement :

Permanence CAP d’accueil et d’information sur le régime d’assurance-chômage des intermittents du spectacle, lundi de 15h à 17h30. Envoyez questions détaillées, remarques, analyses à cap cip-idf.org

Permanences précarité, lundi de 15h à 17h30. Adressez témoignages, analyses, questions à permanenceprecarite cip-idf.org

À la CIP, 13bd de Strasbourg, M° Strasbourg Saint-Denis
Tel 01 40 34 59 74



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