Mercredi 21 avril 2010, l’émission « L’objet du scandale » sur France 2 [1] était interrompue. Lí oí¹ des spectateurs-figurants avaient í poser « spontanément » des questions... préalablement écrites par l’émission, le texte qui suit [2], a été lu en direct.
On en a marre de la culpabilisation et de la mise au travail forcée.
Nous avons besoin d’inventer ensemble une grí¨ve des chí´meurs, une grí¨ve de tous les précaires. Nous appelons í commencer dí¨s le 3 mai.
Ce n’est pas parce que nous n’avons pas d’usine oí¹ nous retrouver qu’on ne va pas s’organiser. Mais ce serait quoi une grí¨ve des chí´meurs ? í‡a commencerait par un mouvement de refus. Refus de nous laisser harceler, mobiliser, culpabiliser, insérer [3]de force.
Les réformes de Pí´le emploi ou du RSA [4], cherchent í nous coincer, un par un, pour nous faire accepter des emplois de 10h par semaine payés une misí¨re dans les secteurs les plus difficiles.
Il faudrait accepter n’importe quel travail sous peine de perdre une allocation de survie. Et qu’en plus nous soyons reconnaissants. Devrions-nous avoir honte de ne pas savoir nous vendre í n’importe quel employeur, honte de ne pas vouloir déménager pour un boulot, honte de ne pas accepter tout et n’importe quoi, de ne pas plier, en somme, devant la raison économique ?
Pas de honte qui tienne [5] : franchement nous avons mieux í faire. Nous avons mieux í faire que chercher des emplois inexistants, mieux í faire que ce que l’on exige de nous. Voilí pourquoi nous refusons d’íªtre suivis [6], contrí´lés, managés, culpabilisés, radiés [7].
Pendant ce temps on renfloue les banques avec de l’argent public et on ose nous dire qu’il va falloir se serrer la ceinture.
Nous serons en 2010 un million supplémentaire de chí´meurs sans droits. Une fois de plus nous servirons de prétexte í des débats d’experts sur les travailleurs pauvres, qui décideront, í notre place ce qui est bon pour nous.
La grí¨ve des chí´meurs et précaires ce serait -dí¨s maintenant- ne pas rester isolé, sortir des eaux glacées du calcul égoí¯ste dans lesquelles on nous plonge. La grí¨ve des chí´meurs et précaires ce serait décider ensemble d’enrayer une machine í précariser faite pour nous manager í mort.
Nous appelons tous les travailleurs précaires, les intérimaires en colí¨re, les intermittents du spectacle et de l’emploi, les saisonniers, les stagiaires démotivés, les étudiants désorientés, les retraités en mal de revenu, les sans-papiers, les licenciés preneur d’otage, les travailleurs forcés, les volcans fraí®chement réveillé í se rencontrer, í discuter dans les queue des CAF [8]et des Pí´le emploi [9], dans la rue, partout.
Déjí , í Rennes, Brest, Paris, Montreuil, Tours et dans d’autres villes des précaires et chí´meurs s’organisent.
Que mille collectifs fleurissent sur les décombres du plein emploi [10].
Inventons ensemble la grí¨ve des chí´meurs et précaires.
La vidéo de cette prise de parole
Un tract du 17 janvier 2012, dans le cadre de la campagne occupons Pí´le emploi : Ni dette, ni culpabilité, ni honte, s’organiser !